Egypte: Une figure de la révolution de 2011 condamnée à 5 ans de prison
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.LE CAIRE (Reuters) – L’activiste égyptien Alaa Abdel Fattah, une des icônes de la révolution qui a renversé le président Hosni Moubarak en 2011, a été une nouvelle fois condamné lundi à cinq ans de prison à l’issue d’un procès pour « diffusion de fausses informations », a-t-on appris de source judiciaire.
Deux autres militants jugés à ses côtés devant un tribunal d’exception, son ancien avocat Mohamed el Baqer et le blogueur Mohamed Ibrahim, ont écopé de quatre ans de prison. Tous trois sont détenus depuis septembre 2019, cibles de la répression tous azimuts du pouvoir égyptien.
Alaa Abdel Fattah, figure de la jeunesse laïque à l’origine du soulèvement de 2011, avant que les Frères musulmans ne s’emparent du pouvoir après la révolution, puis en soient chassés par l’armée en 2013, a déjà passé quatre ans derrière les barreaux pour s’être opposé à l’actuel président, l’ancien maréchal Abdel Fattah al Sissi.
D’après sa famille, le militant âgé aujourd’hui de 40 ans est privé d’accès aux livres, à la radio et même à une montre et n’est autorisé à sortir de sa cellule que lorsqu’il reçoit une visite d’un proche ou quand il doit se rendre devant la justice.
Selon les organisations de défense des droits de l’homme, des dizaines de milliers d’Égyptiens ont été arrêtés pour leurs opinions politiques depuis qu’Abdel Fattah al Sissi a pris le pouvoir, bien au-delà des milieux islamistes qui l’ont combattu, y compris pour certains par les armes.
Le président égyptien nie l’existence de prisonniers politiques dans son pays et justifie la répression dont sont la cible ses opposants et la société civile par la nécessité d’assurer la sécurité et la stabilité du pays.
(Bureau du Caire, version française Tangi Salaün, édité par Matthieu Protard)