L’absence de touristes britanniques, coup dur pour les stations de ski
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PARIS (Reuters) – La fermeture du territoire français aux touristes britanniques pour cause de flambée des contaminations par le variant Omicron du coronavirus outre-Manche est un coup dur pour les stations de ski de l’Hexagone, qui perdent une précieuse clientèle.
Annoncée jeudi par Matignon, l’interdiction de tout déplacement à destination ou en provenance du Royaume-Uni, sauf motif impérieux, doit entrer en vigueur ce vendredi à minuit.
« C’est une véritable catastrophe économique, » déclare Christophe Lavaut, le directeur de la station savoyarde de Val d’Isère. « 42% de la clientèle est concernée », explique-t-il.
« On ne conteste pas » les mesures sanitaires, ajoute-t-il « mais on demande qu’on ne nous laisse pas tomber et qu’on pense à nous. »
L’absence de touristes britanniques risque de peser lourd sur un secteur des sports d’hiver déjà fortement touché pendant l’hiver 2020/2021 par la fermeture des remontées mécaniques pour cause de pandémie de COVID-19.
Jean-Marc Silva, directeur général de l’association France Montagnes, précise que les Britanniques constituent le plus important contingent de touristes dans les stations françaises de ski et représentent 9% des clients.
« Ce sont les Anglais qui ont inventé le tourisme en montagne », dit-il. « Ils ont cette culture de la montagne et n’ont pas de montagnes, alors les montagnes françaises, ils se les sont appropriées. »
« La clientèle française est plutôt attirée par le ski. Le Britannique, lui, il va skier mais il sera le premier à l’après-ski, il sera le premier à ‘l’happy hours' », assure-t-il.
Mark Tanzer, directeur général de l’Association britannique des agents de voyage (ABTA), estime lui aussi que la décision du gouvernement français est un « coup de massue pour l’industrie du voyage d’hiver ».
A l’Alpe d’Huez, autre station alpine, les Britanniques représentent un quart de la clientèle.
Le directeur de l’office du tourisme de la station, François Badjily, espère que les pertes seront limitées autour de Noël, quand la majorité de la clientèle est française.
Mais en janvier, « qui est un mois où les Français partent peu en vacances et où on a beaucoup de clientèle internationale, ça va faire un vrai trou », déplore-t-il.
« C’est une clientèle qui a un panier moyen supérieur aux autres clients. Ce sont des gens qui prennent des cours de ski, qui vont au restaurant, qui sortent beaucoup. Si on perd un quart (de notre clientèle) avec les Anglais, on perd plus d’un quart du chiffre d’affaires. »
(Reportage Ingrid Melander; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Sophie Louet)