RDC : des médecins de Béni célèbrent la guérison des premiers guéris d’Ebola
A Béni, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), des médecins et des infirmières ont dansé jeudi pour célébrer le rétablissement de leurs premiers patients guéris depuis la résurgence du virus Ebola constatée en octobre.
Deux patients ont en effet été proclamés guéris au terme de 18 jours de traitement intensif au centre de traitement Ebola (CTE) situé dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Dans le petit jardin devant le CTE, l’annonce officielle initialement prévue sous forme d’une simple conférence de presse s’est rapidement transformée en un petit carnaval, où les médecins et les infirmières se sont balancés au rythme envoûtant de tambours.
« C’est une cérémonie marquant le déchargement de nos tout premiers patients guéris de la maladie à virus Ebola », a expliqué Jérémie Muhindo, responsable des médecins du CTE de Béni, qui ne cachait pas sa joie après avoir supporté une pression extrême ces 30 derniers jours.
Julie Kavira Kalindera, l’une des survivantes de cette maladie mortelle qui a avoué avoir une fois perdu espoir, était émue en se rappelant de la prévenance et des soins prodigués par le personnel de santé. « Les médecins et les infirmières étaient là pour moi et mon mari 24h/24. Ils nous ont offert tout ce dont nous avions besoin », a-t-elle dit, leur exprimant sa gratitude.
Le 8 octobre, le ministère de la Santé avait déclaré une résurgence du virus dans le Nord-Kivu, cinq mois après la fin d’une précédente épidémie d’Ebola, au moment où la peur d’une nouvelle épidémie règne toujours, en particulier dans la région de Béni.
Selon les autorités sanitaires locales, huit cas d’Ebola ont été signalés, dont six décès, alors que 573 personnes exposées au virus ont été identifiées.
Début mai, la RDC avait officiellement déclaré la fin de la 12e épidémie de maladie à virus Ebola dans le pays, près de trois mois après sa résurgence au Nord-Kivu.
Depuis le début de cette épidémie déclarée le 7 février, 12 cas ont été enregistrés, dont six décès dans quatre des 34 zones de santé que compte la province. Cette épidémie était liée à celle de 2018-2020 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri (nord-est), qui a tué plus de 2.200 personnes dans l’est du pays, la deuxième plus mortelle à ce jour.
« Le Nord-Kivu a été touché par les épidémies d’Ebola ces dernières années, mais cela a permis de renforcer l’expertise locale et la sensibilisation de la communauté, ouvrant la voie à une riposte rapide », a salué Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique.