Baisse en vue, Apple et Amazon ont déçu, l’inflation à surveiller
par Marc Angrand
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse vendredi à l’ouverture après les résultats et prévisions inférieurs aux attentes d’Apple et Amazon, qui ternissent une semaine de résultats globalement porteuse, et avant de nouveaux indicateurs économiques susceptibles d’alimenter les craintes inflationnistes.
Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 0,53% pour le CAC 40 à Paris, de 0,63% pour le Dax à Francfort, de 0,45% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,49% pour l’EuroStoxx 50.
Apple et Amazon perdaient 3,4% et 4% respectivement dans les transactions hors séance après la clôture de Wall Street jeudi soir, en réaction à des trimestriels inférieurs aux attentes et des prévisions plombées par les problèmes d’approvisionnement, de logistique et de main-d’oeuvre.
Les contrats à terme sur les grands indices de Wall Street suggèrent pour l’instant une ouverture en baisse légère pour le Dow Jones (-0,25%) mais plus marquée pour le S&P 500 (-0,50%) et surtout pour le Nasdaq (-0,86%).
En Europe, la matinée sera de nouveau animée par les publications de sociétés avec entre autres celles de BNP Paribas, Holcim, Safran et Daimler.
Sur le front macroéconomique, le PIB français a dépassé les attentes au troisième trimestre avec une croissance de 3%. La matinée sera aussi animée par la première estimation du PIB en Allemagne et en zone euro ainsi que par celle de l’inflation dans la zone euro en octobre, qui devrait confirmer l’accélération de la hausse des prix.
Ce dernier chiffre pourrait relancer le débat sur la position de la Banque centrale européenne (BCE) au lendemain d’une conférence de presse de Christine Lagarde jugée peu convaincante par nombre d’observateurs.
« Lagarde a visiblement manqué de soutien au Conseil pour riposter plus fermement à l’anticipation par les marchés d’une hausse de taux dès la fin 2022, ce qui traduit probablement des divergences sur l’inflation au sein du conseil », explique ainsi Oliver Rakau, économiste d’Oxford Economics.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en hausse jeudi, le Nasdaq et le S&P-500 s’établissant à des records dans le sillage des gains d’Apple et d’Amazon avant la publication de leurs résultats trimestriels, tandis que les résultats solides d’autres firmes comme Caterpillar (+4%) rassuraient sur leur rentabilité malgré le ralentissement de la croissance économique.
L’indice Dow Jones a gagné 0,68%, ou 239,79 points, à 35.727,63, le Standard & Poor’s 500 a pris 44,74 points (+0,98%) à 4.596,42 et le Nasdaq Composite a avancé de 212,28 points (+1,39%) à 15.448,12.
Tesla, Apple et Amazon ont été les principaux catalyseurs du Nasdaq.
La hausse de ces poids lourds et la baisse des inscriptions au chômage ont compensé le chiffre décevant de la croissance du PIB au troisième trimestre (+2% seulement en rythme annualisé).
La tendance de ce vendredi pourrait être influencée par les statistiques des revenus et dépenses des ménages américains, attendus à 12h30 GMT.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a fini la journée sur une hausse de 0,25% après avoir perdu jusqu’à 1,2% en début de séance à deux jours d’élections législatives à risque pour le parti au pouvoir.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai prend 0,58% et le CSI 300 0,7%, soutenus par les valeurs liées à la consommation et les technologiques alors que le secteur immobilier (-4,00%) recule pour la cinquième séance d’affilée face à la perspective de l’instauration d’une taxe foncière et à des dégradations de notes de promoteurs.
Hong Kong recule pour sa part de 0,69% après les résultats inférieurs aux attentes de plusieurs compagnies d’assurance.
CHANGES
Le dollar s’apprécie légèrement contre les autres grandes devises (+0,12%) mais reste proche du plus bas d’un mois touché la veille en raison du regain général d’appétit pour le risque mais surtout de l’appréciation marquée de l’euro provoquée par les déclarations de la BCE et de sa présidente.
La monnaie unique, montée à 1,1692 dollar pendant la conférence de presse de Christine Lagarde, ne cède qu’une petite partie de ses gains, à 1,1666.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendements des bons du Trésor à dix ans, à 1,6031%, poursuit sur sa lancée de jeudi, les investisseurs étant passés outre le chiffre inférieur aux attentes de la croissance américaine au troisième trimestre pour privilégier les signes inflationnistes et la baisse des inscriptions au chômage.
En Europe, les rendements de référence montent nettement dans les premiers échanges, à -0,115% pour le Bund allemand à dix ans et 0,244% pour son équivalent français, non loin des pics de jeudi.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est hésitant et s’achemine vers sa première baisse hebdomadaire depuis le mois d’août, un repli d’environ 1% à ce stade, la semaine ayant été dominée par l’augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis et l’annonce de la reprise des discussions directes entre l’Iran et l’Occident.
Le Brent cède 0,02% à 84,34 dollars le baril alors que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) grappille 0,07% à 82,75 dollars.
(Reportage Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)