Afghanistan: Emmanuel Macron veut poursuivre des opérations humanitaires au-delà du 31 août
Emmanuel Macron a exprimé jeudi sa volonté de poursuivre des opérations « humanitaires » en Afghanistan au-delà du 31 août, date butoir fixée par les taliban pour les évacuations menées par les pays occidentaux, malgré une « situation profondément dégradée » à Kaboul illustrée par une double explosion meurtrière près de l’aéroport de la capitale afghane.
« Au moment où nous nous parlons, nous avons 20 bus avec des ressortissants bi-nationaux et plusieurs personnes afghanes en danger que nous souhaitons pouvoir rapatrier », a déclaré le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse à Dublin.
« Plusieurs de ces bus sont dans la file d’attente qu’il y a dans la zone à l’extérieur de l’aéroport et donc nous sommes confrontés au désordre et au chaos que j’évoquais tout à l’heure », a-t-il expliqué.
« Nous allons faire le maximum pour que toutes ces personnes que nous avons pu prendre en charge mais qui ne sont pas arrivées dans l’enceinte de l’aéroport militaire puissent y accéder et puissent être ensuite évacuées vers les Emirats arabes unis et la France », a poursuivi le président français.
Selon le Pentagone, au moins deux explosions meurtrières ont secoué jeudi les abords de la porte Abbey Gate de l’aéroport international de Kaboul et de l’hôtel Baron tout proche.
L’ambassadeur de France en Afghanistan, David Martinon, a indiqué sur Twitter qu’aucun ressortissant français ne se trouvait près du lieu des explosions.
Au regard de la situation sécuritaire à Kaboul, Emmanuel Macron a annoncé que David Martinon, qui restera officiellement ambassadeur en Afghanistan, s’installerait au moins provisoirement à Paris.
Alors que les opérations militaires françaises d’évacuations en Afghanistan doivent prendre fin vendredi soir, Emmanuel Macron estime que plusieurs centaines de personnes sont encore en danger dans le pays désormais aux mains des taliban.
« Nous allons construire en lien avec nos alliés, les voies et moyens après le 31 août, d’assurer des opérations humanitaires qui auront forcément une nature différente, qui seront plus ciblées mais pour continuer de protéger les magistrats, les avocats, les journalistes, les intellectuels et toute personne qui est menacée (…) pour continuer à leur permettre de quitter le sol afghan », a-t-il déclaré.
« Je ne peux pas aujourd’hui vous garantir que nous arriverons à procéder à ces opérations parce que la situation de sécurité n’est pas sous notre contrôle », a-t-il toutefois prévenu.
Après 20 ans de guerre, les Etats-Unis et les troupes internationales achèvent leur retrait d’Afghanistan où les taliban ont pris le pouvoir le 15 août, amenant les pays occidentaux à évacuer en urgence leurs ressortissants et leurs collaborateurs afghans.
(Reportage Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)