Russie: Une journaliste de la BBC contrainte de quitter le pays
MOSCOU/LONDRES (Reuters) – La Russie a demandé à une journaliste de la BBC de quitter le pays avant la fin du mois, en réponse à ce que Moscou considère comme des discriminations envers des journalistes russes travaillant au Royaume-Uni, a rapporté la télévision d’État russe tard jeudi soir.
Selon Russie-24, Sarah Rainsford, l’un des deux correspondants anglophones de la BBC à Moscou, devra quitter la Russie, ce que la chaîne de télévision russe présente comme une « expulsion symbolique ».
Russie-24 indique que Moscou n’a pas renouvelé l’accréditation de presse de Sarah Rainsford au-delà de la fin du mois d’août, date d’expiration de son visa.
Il s’agit, d’après la chaîne télévisée, d’une riposte au refus de Londres d’accorder des visas à des journalistes russes travaillant au Royaume-Uni, dont ceux des médias RT et Spoutnik.
« Me faire expulser de Russie, où j’ai passé presque un tiers de ma vie et d’où j’ai travaillé pendant des années, est dévastateur. Merci pour tous vos messages de soutien », a écrit Sarah Rainsford sur Twitter.
Tim Davie, directeur général de la BBC, a déclaré vendredi que l’expulsion de Sarah Rainsford était « une attaque directe contre la liberté de la presse » et a appelé les autorités russes à revenir sur leur décision.
Une porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que Moscou avait averti Londres plusieurs fois qu’elle réagirait à ce qu’elle appelle la persécution des journalistes russes en Grande-Bretagne.
« Nous rejetons les allégations du ministère russe des Affaires étrangères concernant une action discriminatoire contre les journalistes russes au Royaume-Uni », a déclaré l’ambassade du Royaume-Uni à Moscou dans un communiqué, ajoutant que les journalistes russes continuent de travailler librement au Royaume-Uni s’ils agissent dans le cadre de la loi et de la réglementation.
« Nous leur demandons instamment de reconsidérer cette mesure rétrograde à l’encontre d’une journaliste primée de la BBC, qui ne peut que nuire davantage à la liberté des médias en Russie », était-il ajouté.
(Reportage Andrew Osborn, Tom Balmforth et James Davey, version française Valentine Baldassari et Camille Raynaud, édité par Blandine Hénault)