Six films représentent l’Afrique au Festival de Cannes, une présence remarquée du Tchad
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Cannes s’érige en capitale mondiale du cinéma du 6 au 17 juillet 2021, le temps de la 74ème édition du prestigieux Festival de Cannes. L’Afrique y est mieux représentée que par le passé.
L’événement est présidé cette année par Spike Lee, le mythique réalisateur africain-américain. Il est aussi marqué par une présence plus importante de films africains. Six au total, dont « Lingui » du Tchadien Mahamat Saleh Haroun qui concoure pour la Palme d’Or.
Le Festival de Cannes s’illustre comme le plus grand festival de cinéma au monde. De ce fait, à chaque édition, la montée des marches du palais de ce festival est perçue par les professionnels et les amateurs du 7ème art comme un prestige et un honneur. C’est donc la gorge serrée que le monde du cinéma a avalé l’annulation de l’édition de 2020 à cause de la Covid-19.
Du coup, l’édition de 2021 focalise encore davantage les projecteurs. La présence de l’Afrique est plus importante que d’habitude. Sur les 24 films en compétition et 18 hors compétition au 74ème Festival de Cannes, six sont portés par des réalisateurs africains. Il s’agit de « La femme du fossoyeur » du Djibouti, « Une histoire d’amour et de désir » de la Tunisie, « Plume » de l’Egypte, « Neptune Frost » du Rwanda, « Haut et fort » du Maroc et « Lingui, les liens sacrés » du Tchad.
Les deux derniers films, portés respectivement le Marocain Nabil Ayouch et le Tchadien Mahamat Saleh Haroun, sont sélectionnés en compétition pour la Palme d’Or. Des deux réalisateurs africains, Mahamat Saleh Haroun est sans doute le favori. Il avait déjà remporté le Prix du Jury en 2010 à Cannes avec son film « Un homme qui crie ». Il est également l’un des deux africains à remporter une distinction majeure à la Mostra de Venise.
« Lingui, les liens sacrés » présenté au Festival de Cannes le 8 juillet 2021 par cet ancien ministre tchadien de la Culture, raconte l’histoire d’Amina, la mère d’une adolescente de 15 ans, Maria, qui est tombée enceinte précocement. La mère et sa fille luttent pour se débarrasser de la grossesse non désirée dans un contexte où l’avortement est interdit.
Au Tchad, la fierté est évidente et les soutiens à « Lingui » sont nombreux. L’écrivain tchadien d’expression anglaise et recteur de l’Université Evangélique du Tchad, Dr Sem Beasnael, a envoyé un message poignant à Mahamat Saleh Haroun. « Je voudrais te dire, cher frère et ami, que tu as choisi la meilleure part. (…) Avec ton travail, tu éduques le monde. La fierté n’est pas pour toi, mais pour nous tes compatriotes ».
A l’équipe du film, l’écrivain tchadien Nétonon Noël Ndjékéry a dit : « Que les étoiles lui soient favorables ! Elle fait déjà la fierté du Tchad et de l’Afrique. Et toute distinction supplémentaire à tomber dans sa corbeille ne sera que pompon sur la chéchia ».
Yamingué Bétinbaye
Docteur en géographie