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En Grande-Bretagne, Johnson savoure la prise d’un bastion travailliste

par William James et Elizabeth Piper

LONDRES (Reuters) – Le Parti conservateur de Boris Johnson a savouré vendredi sa large victoire dans un bastion de l’opposition travailliste lors d’une élection législative partielle organisée la veille en Grande-Bretagne, renforçant ainsi sa majorité absolue à la Chambre des communes.

Les électeurs de Hartlepool semblent avoir ignoré les soupçons de malversations visant le Premier ministre britannique depuis quelques semaines au sujet de la rénovation de son appartement de fonction à Downing Street. Ils ne paraissent pas non plus lui tenir rigueur de sa gestion initiale de l’épidémie de COVID-19 alors que le Royaume-Uni affiche l’un des bilans les plus lourds au monde en termes de décès, ni des difficultés économiques provoquées par la crise sanitaire.

La candidate conservatrice, Jill Mortimer, a obtenu 15.529 voix contre 8.589 pour le travailliste Paul Williams, un résultat autrefois inimaginable dans cette ville portuaire du nord-est de l’Angleterre considérée depuis des décennies comme un bastion du Labour.

Ce score sans appel accroît la pression sur Keir Starmer, le chef de file des travaillistes, déjà accusé avant le scrutin de s’être montré incapable de relancer le Labour après sa défaite écrasante aux législatives de 2019.

Boris Johnson s’est rendu sans tarder à Hartlepool pour célébrer ce succès qu’il a attribué à la mise en oeuvre du Brexit, son principal thème de campagne en 2019, et aux investissements effectués dans des régions où les électeurs se sentent depuis longtemps négligés par les gouvernements successifs à Londres.

« Je crois que ce que cette élection montre, c’est que les gens veulent un parti et un gouvernement qui se concentrent sur eux, qui se concentrent sur le fait de mettre en oeuvre le changement », a-t-il dit aux journalistes, devant un ballon gonflable géant le représentant.

LES RÉSULTATS EN ECOSSE PAS ENCORE CONNUS

Cette législative partielle, convoquée après la démission en mars du travailliste Mike Hill, marque selon des politologues le basculement le plus marqué en faveur du parti majoritaire depuis la Seconde Guerre mondiale.

« C’est un renversement assez extraordinaire pour un siège que le Labour aurait vraiment dû sauver et défendre », a commenté Michael Thrasher, professeur de sciences politiques, sur Sky News.

Ce résultat à Hartlepool confirme la tendance observée lors des élections de 2019, quand Boris Johnson était parvenu à briser le « mur rouge » formé par les bastions travaillistes dans le centre et le nord de l’Angleterre, avec pour simple message de mettre en oeuvre le Brexit.

Du côté du Labour, certains interprètent justement ce revers comme une réplique de la défaite générale subie il y a moins de deux ans, alors attribuée à leur chef de file de l’époque Jeremy Corbyn, jugé trop à gauche.

D’autres en revanche considèrent qu’il s’agit d’un échec de la stratégie de recentrage de Keir Starmer.

« Impossible de blâmer Jeremy Corbyn pour ce résultat », a déclaré la députée Diane Abbott, une proche de l’ancien chef travailliste. « Keir Starmer doit reconsidérer sa stratégie. »

Ce dernier s’est dit extrêmement déçu par la perte de cette circonscription à Hartlepool et s’est engagé à présenter dans les prochains jours des propositions de changements afin de permettre aux travaillistes de renouer avec la classe ouvrière.

Cette législative partielle était l’un des très nombreux scrutins locaux qui se tenaient jeudi au Royaume-Uni parallèlement à l’élection des parlements au Pays de Galles et surtout en Ecosse, où les résultats devraient permettre de mesurer les velléités d’indépendance des Écossais.

Selon les premiers résultats disponibles, le Scottish National Party (SNP), le parti indépendantiste écossais, a remporté 38 des 47 sièges où le dépouillement est terminé, dont trois dans des circonscriptions très disputées, et paraît en bonne voie de conserver le pouvoir.

Mais rien n’indique encore que le SNP obtiendra la majorité absolue des 129 sièges du Parlement écossais, qui lui permettrait de négocier avec plus de force auprès de Londres la tenue d’un nouveau référendum d’auto-détermination.

La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a fait preuve d’une grande prudence sur ce point, déclarant qu’il serait très difficile à son parti d’obtenir une majorité en raison du mode de scrutin proportionnel appliqué dans certaines circonscriptions, qui favorise les petits partis.

« Ce serait bien, mais je n’ai jamais pris cela pour acquis et cela a toujours été sur le fil du rasoir », a déclaré Nicola Sturgeon, qui a été de son côté confortablement réélue.

Les résultats complets de ces scrutins ne devraient être connus que dans quelques jours, les restrictions sanitaires compliquant les opérations de dépouillement.

(Paul Sandle, Sarah Young, Alistair Smout et Michael Holden; Version française Marc Angrand et Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse)

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