Un incendie fait des dizaines de morts dans un hôpital de Bagdad
Plus de 80 personnes ont péri dans un incendie survenu dans un hôpital à l’est de Bagdad. Ce qui a provoqué la colère de la population irakienne.
C’est dans la matinée de ce dimanche 25 avril, aux aurores, qu’un incendie s’est déclenché au pavillon des soins intensifs de l’hôpital Ibn al-Khatib, à Bagdad. Selon les premières informations, le feu serait parti de l’explosion de bouteilles d’oxygène mal stockées, puis il se serait propagé à travers les faux plafonds non ignifugés jusqu’à atteindre d’autres matériaux hautement inflammables.
Malgré l’arrivée –tardive– des pompiers et l’intervention des populations voisines, le bilan est très lourd : 82 personnes décédées et plus de 110 blessés ! La Défense civile explique que « l’hôpital n’avait pas de protection contre les incendies […] La plupart des victimes sont mortes parce qu’elles ont été déplacées et privées de ventilateurs, tandis que d’autres ont été étouffées par la fumée. »
Cet incident vient réveiller les défaillances du système de santé irakien depuis plusieurs décennies, des défaillances dues principalement à la négligence et à la corruption. Il faut aussi souligner que le personnel médical du pays tend à s’expatrier à la moindre occasion, du fait des nombreuses années d’instabilité politique et de diverses guerres.
Pour l’heure, la population ne cesse de manifester sa colère, et le hashtag « Démission du ministre de la santé » est en tête des mots-clés sur Twitter. Le premier ministre chef du gouvernement, Moustafa Al-Kazimi, a en partie répondu à cette demande puisqu’il vient de suspendre Hassan Al-Tamimi, le ministre de la santé. Il a également mis ce dernier à la « disposition des enquêteurs » en compagnie du Directeur de l’hôpital, du chef de la sécurité et de l’entretien technique, ainsi que du patron de la santé pour toute la partie orientale de Bagdad. Le premier ministre a enfin annoncé trois jours de deuil national, puis son cabinet a exigé que les résultats de l’enquête lui soient fournis dans un délai maximum de cinq jours.
L’hôpital Ibn al-Khatib fait partie des établissements sanitaires dédiés à la lutte contre la Covid-19 en Irak. Le pays vient en effet de franchir la barre symbolique du million de contaminés, pour environ 15 000 morts depuis l’apparition du virus en février 2020. La plupart des patients préfèrent généralement installer une bouteille d’oxygène à domicile, car ils ne font pas confiance à leurs hôpitaux délabrés. La population de 40 millions d’habitants est très réfractaire à l’utilisation du masque, et même les 650 000 doses de vaccins octroyées à leur gouvernement, ont encore du mal à trouver preneurs.
Ecclésiaste Deudjui
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