L’OMS se plaint du manque de données après son rapport sur les origines du COVID
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est plaint mardi des restrictions d’accès aux données imposées à ses inspecteurs par les autorités chinoises lors de leur séjour à Wuhan en janvier et février derniers pour enquêter sur les origines de la pandémie de COVID-19.
Dans le rapport d’enquête que l’OMS vient de rendre public, coécrit avec des scientifiques chinois, les experts de l’organisation désignent comme scénario le plus probable un coronavirus présent chez les chauves-souris et transmis à l’homme via un animal intermédiaire.
Ils ajoutent que l’hypothèse d’un virus échappé d’un laboratoire est considérée comme « extrêmement improbable ».
Réagissant à la publication de cette enquête, la Maison blanche a jugé qu’elle n’était pas « à la hauteur de la situation » et réclamé des études supplémentaires.
« Nous pensons qu’une deuxième étape du processus doit être menée par des experts internationaux et indépendants. Ils devront avoir un accès aux données sans restriction. Ils devront pouvoir interroger les personnes qui étaient sur le terrain à l’instant T, et c’est une mesure que l’OMS pourrait prendre », a déclaré la porte-parole de la Maison blanche Jen Psaki.
Les Etats-Unis ont également signé une déclaration commune avec 13 autres pays pour dénoncer « le manque d’accès à des données complètes et à des échantillons ».
Les 13 pays signataires sont l’Australie, le Canada, la Corée du Sud, le Danemark, l’Estonie, la Grande-Bretagne, Israël, le Japon, la Lettonie, la Lituanie, la Norvège, la République tchèque et la Slovénie.
Lors d’une présentation du rapport mardi à Genève, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a fait part aux pays membres des « difficultés » rencontrées par les inspecteurs de l’OMS lors de leur séjour de quatre semaines en Chine.
« Lors de mes discussions avec l’équipe, ils ont exprimé les difficultés qu’ils avaient rencontrées pour accéder aux données brutes », a déclaré Tedros. « J’espère que les futures études collaboratives s’appuieront sur un partage des données plus rapide et plus large. »
Le directeur de l’OMS a également déclaré que l’hypothèse d’un virus issu d’un laboratoire nécessitait de plus amples investigations « afin de parvenir à de plus robustes conclusions ».
Un des enquêteurs de l’OMS avait déjà souligné le fait que les autorités chinoises avaient refusé de partager des données brutes avec l’équipe.
Le chef de l’équipe, Peter Ben Embarek, a de son côté déclaré mardi, lors d’un point de presse, qu’il était « parfaitement possible » que le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 ait circulé en novembre ou octobre 2019 autour de Wuhan.
(Répétition corrigée d’une dépêche transmise mardi, bien lire au §6 que l’UE n’est pas signataire de la déclaration commune sur le rapport)
(Stephanie Nebehay, John Miller et Emma Farge, avec le bureau de Washington; version française Jean-Stéphane Brosse)