Au moins huit manifestants tués en Birmanie, Suu Kyi accusée de corruption
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.(Reuters) – Huit manifestants, au moins, ont été tués jeudi en Birmanie où des rassemblements pro-démocratie ont une nouvelle fois été organisés en dépit de l’amplification de la répression par la junte qui accuse l’ancienne dirigeante d’Aung San Suu Kyi de corruption.
Selon des médias locaux, un manifestant a péri à Rangoun, l’ancienne capitale et principale ville du pays. Six autres sont décédés à Myaing, dans le centre du pays, a-t-on appris auprès d’un témoin et de médias. Une autre victime a été relevée à Mandalay.
Plus de soixante personnes ont été tuées par les forces de sécurité et au moins 2.000 personnes ont été arrêtées depuis le 1er février, date du coup d’Etat qui a conduit la junte militaire au pouvoir.
Lors d’une conférence de presse, le général Zaw Min Tun, porte-parole de la junte, a réitéré jeudi que l’armée n’avait pas l’intention de rester éternellement au pouvoir et qu’elle le restituerait au terme d’élections législatives pour lesquelles aucune date n’a été donnée.
Déjà visée par plusieurs chefs d’accusation, Aung San Suu Kyi, la dirigeante déchue par l’armée, est désormais également accusée d’avoir reçu 600.000 dollars et de l’or en toute illégalité.
« Nous avons vérifié ces faits à plusieurs reprises. L’enquête est désormais entre les mains de la commission anti-corruption », a dit Zaw Min Tun, selon qui l’ancien président Win Myint et plusieurs ministres se sont également rendus coupables de corruption.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné mercredi l’usage de la violence contre les manifestants et a prié l’armée de faire preuve de retenue. Faute du soutien de la Chine et de la Russie, il n’a toutefois pas dénoncé la prise du pouvoir par les militaires ou menacé de prendre des mesures de représailles.
Selon Amnesty International, l’armée utilise des moyens létaux pour combattre les manifestants et un certain nombre de décès peuvent être imputés à des exécutions extrajudiciaires.
« Ce ne sont pas des mesures prises individuellement par des policiers submergés », a assuré Joanne Mariner, directrice du programme Réaction aux crises d’Amnesty International.
« Ce sont des commandants déjà impliqués dans des crimes contre l’humanité qui déploient leurs soldats et utilisent leurs méthodes meurtrières tout à fait ouvertement », a-t-elle ajouté.
(Bureaux de Reuters; version française Nicolas Delame, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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