Coronavirus: Les enquêteurs de l’OMS à Wuhan sans conclusion définitive
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Le chef de la mission d’experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chargée d’enquêter en Chine sur les origines de la pandémie de COVID-19 a déclaré mardi qu’une transmission du coronavirus par la chaîne du froid était une possibilité et méritait de plus amples investigations.
La Chine, où les premières contaminations ont été signalées fin 2019 à Wuhan, a avancé cette hypothèse d’une arrivée du virus dans cette ville via des produits alimentaires congelés et a affirmé à plusieurs reprises avoir découvert des traces du coronavirus dans de la nourriture importée.
Lors d’une conférence de presse à Wuhan, Peter Ben Embarek, spécialiste de la sécurité alimentaire et des zoonoses, les maladies animales susceptibles d’être transmises à l’être humain, a néanmoins déclaré que les recherches effectuées par son équipe à Wuhan n’avaient pas fondamentalement changé la vision que peut avoir l’OMS de l’épidémie.
« Nous savons que le virus peut survivre dans des conditions que l’on peut trouver dans ces environnements froids, gelés mais nous ne comprenons pas vraiment si le virus peut se transmettre à l’être humain » ou dans quelles conditions, a dit le chef de la mission de l’OMS.
Il serait utile d’effectuer l’expérience pour voir si un animal congelé sur un marché, dans les bonnes conditions, pourrait déclencher une rapide propagation du virus, a-t-il ajouté.
Les travaux destinés à identifier l’origine du coronavirus responsable de la pandémie pointent en direction d’un réservoir naturel chez les chauves-souris mais il est peu probable qu’elles aient été à Wuhan même, a déclaré l’expert de l’OMS, ce qui pourrait impliquer un animal intermédiaire.
UN VIRUS ÉCHAPPÉ D’UN LABORATOIRE? TRÈS PEU PROBABLE
Son équipe cherche aussi à déterminer si le coronavirus circulait déjà avant fin 2019 et il faut donc recueillir des échantillons sanguins pour effectuer des analyses, a-t-il dit.
L’hypothèse d’un virus échappé d’un laboratoire, alors que Wuhan abrite un important institut de virologie, est extrêmement peu probable et ne nécessite pas de vérifications approfondies, a ajouté Peter Ben Embarek.
Arrivée à Wuhan le 14 janvier, l’équipe de l’OMS a dans un premier temps été placée en isolement pendant deux semaines, par précaution sanitaire, avant de débuter ses travaux sur le terrain, visitant le marché de la ville où les premiers cas connus d’infection ont été signalés, ainsi que l’institut de virologie impliqué dans les recherches sur la pandémie et au coeur de certaines théories du complot.
L’OMS avait cherché par avance à atténuer les attentes autour de cette mission à Wuhan. Peter Daszak, membre de la délégation de l’OMS, a déclaré la semaine dernière à Reuters que l’un des objectifs des experts était d' »identifier les prochaines étapes » pour comprendre ce qui s’était passé.
Un autre expert présent à Wuhan, Dominic Dwyer, a dit qu’il faudrait vraisemblablement des années pour connaître complètement les origines du COVID-19.
(Josh Horwitz à Wuhan et David Stanway à Shanghai, avec Stephanie Nebehay à Genève; version française Jean Terzian et Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)