La croix et la sainte cène
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVNous avons vu dans le chapitre précédent la signification du baptême d’eau. Qu’y a-t-il de commun entre le baptême d’eau et la sainte cène ? Le baptême d’eau est une décision qui se traduit par un acte public devant les frères et sœurs, et la sainte cène est la confirmation de cette décision. Les deux sont directement liés au message de la croix enseigné par Jésus.
La sainte cène est avant tout un rappel de l’amour de Jésus envers nous. Le pain nous rappelle son corps brisé et ses souffrances, et la coupe son sang versé sur la croix.
Dans 1 Corinthiens 11:20-22, nous voyons qu’au temps de la première église, les chrétiens partageaient la sainte cène régulièrement, surtout à l’occasion des repas dans les maisons. Il est d’ailleurs arrivé que l’apôtre Paul reproche aux Corinthiens de ne pas prendre la sainte cène au sérieux, puisqu’ils étaient parfois ivres pendant les repas.
La sainte cène, une occasion de s’examiner soi-même
A l’occasion de la sainte cène, comme le leur avait demandé le Seigneur, les chrétiens se rappelaient leur décision de s’identifier à Lui. Ce moment est une occasion de nous remettre en question, d’examiner notre état spirituel, notre engagement dans le service du Seigneur, et de nous poser les bonnes questions : avons-nous perdu la vision de notre identification à Jésus ? Notre cœur est-il pur ? C’est aussi un temps où nous pouvons avoir une conviction de péché, nous repentir avant de continuer notre course, et trouver grâce devant Lui. C’est encore le moment de manifester le pardon, puisque nous devons être en paix avec tous. Autrement, il n’est pas possible de prendre le repas du Seigneur.
Il est dommage que, pour beaucoup de chrétiens, la sainte cène soit devenue un simple rituel et n’ait plus la même signification que dans l’église primitive. Dans de nombreuses églises, la croix n’y a plus de place.
Devrions-nous prendre l’habitude de partager la sainte cène à la maison, en famille, le plus souvent possible, aussi bien que dans la communion avec les frères et sœurs à l’église pendant nos rencontres ? Pourquoi pas, cela ne peut que nous garder près du Seigneur.
La sainte cène, un engagement à perdre sa vie
En revenant au verset mentionné dans le chapitre précédent (Marc 10:38), nous voyons la question posée par Jésus à ses disciples pour savoir s’ils étaient disposés à boire la coupe qu’Il allait boire. Il se rapportait encore une fois à ses souffrances et à sa mort sur la croix. Serez-vous prêts à prendre votre croix et à me suivre ? leur demandait-Il. Serez-vous prêts à vous identifier à mes souffrances et à ma mort ? Serez-vous prêts à perdre votre vie pour avoir la mienne ? C’est le même défi que celui qu’Il leur avait lancé pour qu’ils soient baptisés du baptême dont Il serait Lui-même baptisé.
C’est pour cela que Jésus leur dit : “En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes.” (Jean 6:53). Jésus ne parlait pas ici de manger son corps et de boire son sang au sens propre, mais de ce que cela représenterait dans la vie des chrétiens.
Le pain que nous partageons au moment de la sainte cène est la représentation de son corps, brisé par la souffrance pour nous. Jésus a souffert dans sa chair, Il a été battu, meurtri, flagellé, et en mangeant le pain nous confirmons notre décision de nous identifier à ses souffrances. En d’autres mots, nous montrons que nous sommes prêts à souffrir pour Lui, comme le dit l’apôtre Paul dans Philippiens 1:29 : “il [nous] a été fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui”.
Jésus nous affirme que si nous ne prenons pas le pain et la coupe, en d’autres mots, si nous ne voulons pas nous identifier à ses souffrances et à sa mort, nous ne pouvons avoir la vie. La coupe symbolisant sa mort, le don de sa vie, en prenant la sainte cène, nous confirmons notre désir de nous renier nous-mêmes, afin de transmettre sa vie. L’apôtre Paul déclare ainsi dans Galates 2:20 : “J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi […]”.
La sainte cène sans le baptême ?
Il arrive que des chrétiens se demandent s’ils ont le droit de prendre le repas du Seigneur avant de prendre le baptême d’eau. Je ne crois pas que la question soit d’avoir le droit ou non. Mais si nous comprenons la vraie signification de la sainte cène, cela veut dire que dans notre cœur, nous sommes déjà prêts et décidés à prendre le baptême d’eau, car les deux parlent de la même chose, notre identification à Christ.
Bien entendu, il ne s’agit pas de vivre selon un principe ; je peux en donner l’illustration par un témoignage. Peu après notre conversion, ma femme et moi avions compris que notre vie appartenait à Jésus et nous étions prêts à Le suivre et Le servir. Nous étions à cette époque un petit groupe de croyants qui venions de rencontrer le Seigneur, et nous ne connaissions personne à l’île Maurice qui puisse nous baptiser. Comme nous devions nous rendre dans une église en Afrique du Sud, nous avions décidé de nous faire baptiser là-bas. Avant notre départ, nous assistions à des réunions au cours desquelles nous prenions la sainte cène, et c’était très important pour nous. Fallait-il que nous attendions d’être baptisés avant d’y prendre part ? Je ne le crois pas, car notre désir de prendre part à la table du Seigneur était légitime, et le fait de vouloir nous faire baptiser démontrait que nous étions conscients de notre engagement envers le Seigneur, même si nous n’avions pas, à ce moment-là, une compréhension totale de ce que le baptême signifie. Il y a d’ailleurs de nombreux cas où les croyants ne peuvent prendre le baptême immédiatement après leur conversion en raison de la programmation des baptêmes de leur église.
Ce qui est important, c’est la sincérité de notre cœur dans cette communion, et le fait d’être prêts à nous identifier avec les souffrances et la mort de Jésus.
Source : Extrait du livre de Miki Hardy – Le défi de la croix – page 14 à 17 – Chapitre III « La croix et la sainte cène »