Atos met fin à ses discussions avec Kretinsky sur Tech Foundations
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVPARIS (Reuters) – Atos a annoncé mercredi la fin des discussions avec la société EP Equity Investment (EPEI) de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky autour du projet de cession de sa division Tech Foundations.
« Dans le cadre des négociations exclusives avec EP Equity Investment pour la cession de Tech Foundations annoncées le 1er août 2023, les parties ne sont pas parvenues à un accord mutuel satisfaisant », a déclaré Atos dans un communiqué.
Les deux parties ont par conséquent « mis fin d’un commun accord aux discussions ainsi qu’à l’option de vente (put agreement), sans aucune indemnisation de part et d’autre ».
A la Bourse de Paris, le titre Atos a reculé de plus de 5% dans les premiers échanges, avant de compenser ses pertes et revenir dans le vert. L’action prenait 1,38% à 2,35 euros à 08h38 GMT. Elle a perdu près de 65% depuis le début de l’année.
L’échec de ces négociations constitue un premier à-coup dans la stratégie française du Tchèque, qui a fait fortune dans le secteur de l’énergie et s’est invité depuis à coup d’opérations médiatiques dans les milieux d’affaires français.
Atos et le véhicule d’investissement EPEI de Kretinsky n’ont pas souffert financièrement de la fin des négociations, a déclaré le groupe. Un porte-parole de Daniel Kretinsky a refusé de commenter l’information.
NOUVEAU REVERS
L’abandon du projet, qui était contesté par certains actionnaires d’Atos et par des responsables politiques, est par ailleurs un nouvel exemple des revers rencontrés par le groupe français, en grandes difficultés financières.
Pour y faire face, Atos a décidé de scinder ses activités historiques de conseil en informatique, regroupées dans la division Tech Foundations, et celles dans la cybersécurité.
Début août, le groupe avait annoncé l’ouverture de discussions avec Daniel Kretinsky pour la reprise de Tech Foundations. Mais les pourparlers ont tourné court après la nomination d’un nouveau président d’Atos en octobre dernier, en remplacement de Bertrand Meunier.
Peu après sa prise de fonction, Jean-Pierre Mustier, ancien directeur général de la banque italienne UniCredit, a cherché à renégocier la termes de la vente de Tech Foundations afin d’obtenir plus de 500 millions d’euros en numéraire supplémentaires, selon une source proche du dossier.
Le plan initial prévoyait la reprise de la société par Daniel Kretinsky pour 100 millions d’euros en numéraire, le transfert de 1,9 milliard d’euros d’engagements au bilan et une prise de participation de 7,5% dans la nouvelle société Eviden, formée avec les activités restantes dans la cybersécurité.
Atos avait également prévu de transférer des centaines de millions d’euros de fonds de roulement à Tech Foundations, ce qui a suscité la colère de plusieurs actionnaires minoritaires et de vives critiques sur la manière dont l’opération envisagée a été présentée aux marchés.
Tech Foundations, déficitaire, emploie 52.000 personnes et génère plus de la moitié du chiffre d’affaires d’Atos.
Le groupe précise mercredi qu’il continuera de gérer Tech Foundations et Eviden comme deux activités séparées avec une stratégie commerciale coordonnée.
Atos, autrefois dirigé par Thierry Breton, négocie actuellement avec ses banques pour assurer son refinancement et prévoit des cessions d’actifs. Il discute notamment avec Airbus de la reprise de son activité BDS (Big data & security).
Le groupe, qui a repoussé au 20 mars la publication de ses résultats annuels, a cependant fait état mercredi d’une croissance organique de son chiffres d’affaires 2023 de 0,4%, contre des prévisions entre 0,0 et 2,0%.
Sa marge opérationnelle annuelle a atteint 4,4%, soit également en ligne avec ses objectifs de 4 à 5%.
La filiale Tech Foundations a elle affiché une baisse organique annuelle de 1,7% pour une marge opérationnelle de 3,1%. Eviden s’en sort mieux avec une croissance organique de 1,9% et une margé opérationnelle de 5,8%.
(Mathieu Rosemain, Blandine Hénault et Gaëlle Sheehan pour la version française, édité par Kate Entringer)