Wall Street vue sans direction, l’Europe hésite avant les propos de responsables de la BCE
par Diana Mandia
(Reuters) – Wall Street est attendue en ordre dispersé lundi et les Bourses européennes hésitent à mi-séance sans grand catalyseur, tandis que les investisseurs attendent les discours de dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE) pour se faire une idée de l’évolution possible des taux d’intérêt après le retour de Donald Trump à la Maison blanche. À Paris, le CAC 40 perd 0,29% à 7.248,86 points vers 11h49 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,36% et à Londres, le FTSE 100 prend 0,16%.
L’indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,59%, le FTSEurofirst 300 perd 0,28% et le Stoxx 600 abandonne 0,33%.
À New York, les contrats à terme donnent une ouverture en baisse de 0,36% pour le Dow Jones, tandis que le Standard & Poor’s-500 et le Nasdaq sont attendus en hausse de 0,03% et 0,37% respectivement.
Les Bourses européennes commencent la semaine sans direction après avoir clôturé vendredi avec des pertes en raison des inquiétudes concernant les risques potentiels liés à l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, tandis que les investisseurs attendent les discours de l’économiste en chef de la BCE Philip Lane et de la présidente Christine Lagarde plus tard dans la journée pour obtenir des indices sur l’évolution des taux d’intérêt.
Les indices PMI préliminaires de la zone euro auprès des directeurs d’achat pour le mois de novembre, attendus vendredi, devraient pour leur part donner un aperçu de l’activité économique du bloc, y compris en Allemagne, où la crise politique reste au coeur des préoccupations.
Le « modèle » allemand qui était si performant dans la dernière phase de la mondialisation est aujourd’hui épuisé. Il doit s’adapter à la concurrence de la Chine, à l’électrification du secteur automobile, au coût prohibitif de l’énergie, au protectionnisme débridé du président Trump nouvellement réélu. Les enquêtes PMI de novembre pourraient porter la trace du choc politique, qui s’ajoute à tant d’autres qui ont affaibli les conditions d’activité », écrivent les analystes d’ODDO BHF.
Luis de Guindos, vice-président de la BCE, a dit lundi lors d’un événement à Francfort que les tensions commerciales mondiales ajoutaient un risque à une économie de la zone euro déjà faible.
La Commission européenne a confirmé vendredi sa perspective de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro pour 2024, tout en revoyant légèrement à la baisse ses attentes pour 2025, les risques à la baisse sur ses prévisions étant devenus plus importants en raison de la géopolitique et d’une augmentation des mesures protectionnistes.
Les investisseurs sont également suspendus aux résultats de Nvidia, attendus mercredi, car une surprise sur les chiffres du géant des puces d’intelligence artificielle est susceptible d’avoir des répercussions bien au-delà des marchés américains.
Les investisseurs digèrent par ailleurs les derniers commentaires du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, qui a déclaré la semaine dernière qu’il n’était pas nécessaire pour la banque centrale américaine de se précipiter pour réduire ses taux directeurs, du fait de la croissance économique, de la solidité du marché de l’emploi et d’une inflation toujours supérieure à l’objectif de 2%.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Nvidia recule de 2,7% en avant-Bourse avant la publication de ses résultats mercredi. Le chiffre d’affaires du géant américain des semi-conducteurs devrait bondir de plus de 80% pour atteindre 33 milliards de dollars, selon les données de LSEG, et la société devrait publier un bénéfice net de 18,4 milliards de dollars.
Le fabricant de voitures électriques Tesla est en hausse de 8,1% en avant-Bourse, prolongeant ses gains après la victoire de Donald Trump dans la course à la Maison Blanche.
VALEURS EN EUROPE
Les actions technologiques européennes reculent de 0,84% en attendant les résultats trimestriels de Nvidia mercredi prochain.
À Paris, Vivendi recule de 1,8% après avoir annoncé lundi s’attendre à une stabilité des revenus en 2024 pour Havas et Canal +.
L’entreprise britannique Melrose Industries prend 5,5%, le propriétaire du fabricant de pièces aéronautiques GKN Aerospace ayant fait état d’une hausse de 7% de son chiffre d’affaires pour la période de quatre mois se terminant le 31 octobre.
TAUX Les rendements obligataires américains sont en hausse lundi, se maintenant près de leurs plus hauts de plusieurs mois, alors que les investisseurs digèrent les derniers commentaires de Jerome Powell sur les taux.
Le rendement des Treasuries à dix ans prend 4,1 points de base à 4,4671%. Le deux ans gagne 0,9 points de base à 4,3098%.
En zone euro, le rendement du Bund allemand à dix ans avance de 3,4 points de base à 2,3840%, tandis que celui de son homologue à deux ans progresse de 4,9 points de base à 2,1690%.
CHANGES
Les marchés de change sont atones, aucun indicateur de premier plan n’étant attendu lundi.
Le dollar, qui a grimpé à son plus haut niveau depuis un an la semaine dernière en raison des craintes que les politiques de Donald Trump n’entravent la lutte de la banque centrale contre l’inflation, grappille 0,06% lundi face à un panier de devises de référence.
L’euro perd à son tour 0,01% à 1,0540 dollar.
PÉTROLE
Les prix du pétrole avancent lundi, soutenus par l’intensification des combats entre la Russie et l’Ukraine au cours du week-end et la levée des restrictions qui empêchaient jusqu’à présent Kyiv d’utiliser des armes fournies par les États-Unis pour frapper en profondeur le territoire russe. Les inquiétudes concernant la demande en Chine et les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) selon lesquelles l’offre mondiale de pétrole dépassera la demande en 2025 pèsent toutefois sur le marché.
Le Brent prend 0,66% à 71,51 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,52% à 67,37 dollars.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)