Wall Street attendue pratiquement stable, Trump pèse en Europe
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue sur une note stable mardi après plusieurs séances de gains, tandis que les Bourses européennes sont dans le rouge à mi-parcours, affectées par les dernières déclarations du président élu américain sur de nouveaux droits de douane. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street quasiment inchangée, les investisseurs reprenant leur souffle au lendemain d’une séance dans le vert marquée par une forte détente des rendements des bons du Trésor américain.
L’indice de référence S&P 500 a en outre atteint lundi un niveau record et enregistré sa sixième séance consécutive de gains, tandis que l’indice Russell 2000 des petites capitalisations a battu son record en séance datant d’il y a trois ans. À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,09% à 7.251,08 points vers 12h15 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,33% et à Londres, le FTSE recule de 0,29%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 reflue de 0,34% et l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,25%. Le Stoxx 600, en repli de 0,27%, pourrait replonger dans le rouge après trois séances consécutives dans le vert.
Le sentiment du marché en Europe est affecté par les inquiétudes sur les droits de douane qui pourraient raviver l’inflation dans le monde et peser sur l’assouplissement de la politique monétaire des banques centrales.
Donald Trump s’est engagé lundi à imposer d’importants droits de douanes sur les importations en provenance des trois plus grands partenaires commerciaux des Etats-Unis (Canada, Mexique et Chine).
« Cela n’a fait que raviver les inquiétudes selon lesquelles l’Europe pourrait être la prochaine sur la liste des droits de douane (…) Il semble que la suite pourrait se matérialiser très, très rapidement, et c’est une inquiétude majeure », souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
« Les constructeurs automobiles européens ont connu une nette faiblesse de leurs ventes au cours des dernières années et ils ont également été pris entre deux feux avec les tensions commerciales chinoises (…) Ils ne sont plus en mesure de digérer des droits de douane supplémentaires », a-t-elle ajouté Ozkardeskaya.
Dans un rapport annuel publié mardi, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) dit pour sa part constater une résurgence mondiale des politiques industrielles protectionnistes.
VALEURS EN EUROPE Le secteur automobile en Europe, qui devrait être parmi les plus touchés par les droits de douane de la future administration de Donald Trump, chute de près de 2%, avec notamment Stellantis (-4,82%) et Volkswagen (-2,57%).
Les sidérurgistes européens cèdent également du terrain avec la menace de nouveaux droits de douane: ArcelorMittal, le deuxième sidérurgiste au monde, décline de 3,56%, tandis qu’Outokumpu perd 1,72%, Acerinox 1,36% et SSAB 1,01%.
Les fabricants européens de spiritueux, comme Diageo (-1,20%), Campari (-1,35%), Pernod Ricard (-0,93%) et Rémy Cointreau (-0,34%) sont également dans le rouge, tandis que l’indice du secteur de l’alimentation et des boissons fléchit de 0,78%.
Amundi chute de 4,33%, le principal gestionnaire d’actifs européen ayant été dégradé par JPMorgan et BNP Paribas Exane qui notent des incertitudes liées à la distribution en Italie après l’offre d’UniCredit sur Banco BPM.
Le groupe danois Orsted s’érode de 1,63% après avoir entamé le processus en vue de la cession d’une participation dans Hornsea 3, l’un des plus grands parcs éoliens du monde prévu au large des côtes britanniques, selon une information de l’agence Bloomberg.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
General Motors et Ford Motor reculent respectivement de 2% et de 1,1% en avant-Bourse avec l’ensemble du secteur automobile.
Zoom Video Communications chute mardi de 7% en avant-Bourse au lendemain de la publication de ses résultats trimestriels.
TAUX Les rendements des obligations d’Etat de la zone euro montent légèrement mardi après avoir touché des creux de plusieurs semaines, dans le sillage de la baisse des bons du Trésor américain à la suite de la nomination par Donald Trump du gestionnaire de fonds spéculatifs Scott Bessent au poste de secrétaire au Trésor américain, ce qui a alimenté l’espoir d’une meilleure discipline budgétaire.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, s’affiche à 2,204% après avoir atteint lundi son plus bas niveau en quatre semaines, à 2,197%.
Celui des Treasuries de même échéance se traite à 4,2867%, en hausse de 2,4 points de base.
François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a souligné mardi que les politiques économiques domestiques de la nouvelle administration de Donald Trump pourraient avoir un impact « limité » sur l’inflation européenne, mais pourraient avoir des répercussions sur les marchés de taux d’intérêt.
Les investisseurs attendent par ailleurs de nouvelles données sur l’inflation des deux côtés de l’Atlantique prévues cette semaine qui pourraient fournir des indications sur la trajectoire de la politique monétaire.
CHANGES Le dollar américain s’apprécie mardi en réaction aux engagements de Donald Trump sur de nouveaux droits de douane, les investisseurs se préparant à des politiques qui pourraient ouvrir la voie à des conflits commerciaux.
L’indice dollar a grimpé en séance jusqu’à 107,55 points face à un panier de devises de référence, avant de refluer à 106,78.
L’euro évolue dans une fourchette de 1,026 dollar à 1,0520 dollar, tandis que la livre sterling se négocie entre 1,2508 dollar et 1,2592 dollar.
PÉTROLE
Les prix du pétrole progressent mardi après une baisse de plus de deux dollars le baril la veille liée à un possible cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.
Le Brent avance de 0,74% à 73,75 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,06% à 69,67 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Augustin Turpin)