Voile: L’arrivée triomphale de Dalin, vainqueur du Vendée Globe
par Vincent Daheron
LES SABLES-D’OLONNE, Vendée (Reuters) – Quatre ans après l’arrivée à huis clos imposée par le COVID-19, Charlie Dalin a vécu mardi après-midi un accueil triomphal du public, quelques heures après avoir remporté le Vendée Globe 2024-2025.
Coupant la ligne officiellement à 8h24’49 », sous un ciel orangé à la faveur des premiers rayons du soleil, le skipper de Macif Santé Prévoyance a dû attendre cinq heures au mouillage, en raison de la marée basse qui l’empêchait alors de rejoindre le port. Le temps d’une petite sieste.
Son Imoca bleu, monocoque de 60 pieds (18,28 mètres), a entamé son chemin vers la terre ferme en début d’après-midi, empruntant le chenal que les 40 participants de la 10e édition de « l’Everest des mers » avaient quitté le 10 novembre dernier.
Accueilli à son entrée dans le chenal par une nuée d’artifices bleu-blanc-rouge, inspirée de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024, Charlie Dalin a paradé, fumigènes en mains et poings serrés.
« Il y a quatre ans, on avait tous été frustrés par ce confinement, de ne pas pouvoir partager cette aventure avec le public », a rappelé sur scène le skipper de 40 ans, le trophée tant désiré entre les mains.
Contrairement à son arrivée en 2021, où il avait été le premier à franchir la ligne mais classé deuxième derrière Yannick Bestaven à la suite des compensations de temps accordées aux navigateurs déroutés pour secourir un autre concurrent, le Havrais a pu célébrer avec le public, privé de ce retour aux Sables-d’Olonne lors de la pandémie de COVID-19.
Une fois son bateau amarré au ponton, Charlie Dalin a aspergé son bateau de champagne, comme le veut la tradition, avant de poser pied à terre d’un saut à pieds joints, au son de l’artiste Orelsan, normand comme lui.
« Ça fait deux mois que je lévite, qu’on n’a pas touché le sol », confiait le père du navigateur. « Depuis hier, c’est stratosphérique. C’est extraordinaire, on est immensément heureux pour lui. »
Sous un beau soleil et malgré des températures négatives dans la matinée, les quais bordants le chenal s’étaient remplis progressivement, certains n’hésitant pas à s’installer dès la nuit pour s’assurer une place.
« On a la montagne, la mer et le soleil », souriait un badaud, en référence au givre qui recouvrait la chaussée.
Plusieurs familles se promenaient sur la jetée, avec des enfants excusés par leurs écoles respectives.
« L’aîné suit beaucoup à la maison et avec sa classe. Il a eu l’autorisation de la maîtresse », a expliqué Antoine Mainfray, architecte naval de 38 ans, aux côtés de son fils Valentin, 8 ans, suiveur assidu du classement et de la cartographie au fil de la course.
Autour d’eux, des banderoles « Bravo Charlie » étaient accrochées sur les parois du chenal ou sur certains balcons d’appartements, tandis que le sponsor de Charlie Dalin avait distribué massivement des drapeaux « Macif » et des pancartes à l’effigie du vainqueur.
(Reportage de Vincent Daheron, édité par Blandine Hénault)