Somalie et Somaliland démentent tout contact avec les USA et Israël pour l’accueil de Gazaouis
(Reuters) – La Somalie et la région sécessionniste du Somaliland n’ont fait l’objet d’aucune demande des Etats-Unis ou d’Israël pour accueillir des habitants de la bande de Gaza, et les autorités de Mogadiscio rejettent catégoriquement une telle option, ont déclaré vendredi leurs ministres respectifs des Affaires étrangères.
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Selon l’agence de presse américaine Associated Press, qui cite des responsables américains et israéliens, les Etats-Unis et l’Etat hébreu ont contacté des responsables de la Somalie, du Somaliland, mais aussi du Soudan, en vue d’y transférer des Palestiniens de Gaza.
Des dirigeants soudanais ont déclaré à AP qu’ils avaient rejeté cette proposition américaine, tandis que les autorités de la Somalie et du Somaliland ont dit ne pas avoir connaissance de contacts à cet effet.
La Somalie rejette « toute proposition ou initiative, de quelque partie que ce soit, qui irait à l’encontre du droit du peuple palestinien à vivre en paix sur leur terre ancestrale », a déclaré le ministre somalien des Affaires étrangères, Ahmed Moalim Fiqi, à Reuters.
Le ministre des Affaires étrangères du Somaliland, Abdirahman Dahir Adan, a démenti auprès de Reuters toute tractation en ce sens. « Je n’ai pas reçu une telle proposition, et il n’y a pas de discussions avec quiconque concernant les Palestiniens », a-t-il déclaré.
Le Somaliland a fait sécession de la Somalie en 1991 et proclamé son indépendance. La République du Somaliland, pauvre et isolée, n’est reconnu par aucun Etat dans le monde. A la suite de l’élection de Donald Trump, le gouvernement du Somaliland avait exprimé l’espoir que le président américain fasse un geste à son égard.
La Maison blanche et le Département d’Etat américain n’ont pas répondu aux sollicitations de Reuters pour le moment. De même que le ministère soudanais des Affaires étrangères. Un représentant du gouvernement soudanais a dit à Reuters que Khartoum n’avait pas été saisi d’une telle demande et qu’il la jugeait inacceptable.
L’expulsion des Palestiniens vers l’Afrique répondrait à la volonté affichée par Donald Trump de prendre le contrôle de la bande de Gaza pour la transformer en « Riviera du Moyen-Orient ».
Les dirigeants des pays de la Ligue arabe, catégoriquement opposés à cette idée, ont adopté au début du mois à l’initiative de l’Egypte un plan de 53 milliards de dollars prévoyant la reconstruction de Gaza sans en déplacer les habitants.
« Tout plan qui mènerait ou pourrait mener au déplacement forcé de personnes ou quelque type de nettoyage ethnique se heurteraient de toute évidence à notre opposition, car c’est contraire au droit international », a réagi Michele Zaccheo, porte-parole des Nations unies à Genève.
Taher Al-Nono, conseiller politique de la direction du Hamas, a jugé que ce scénario d’un transfert des Gazaouis était « stupide ».
« Les Palestiniens ne quitteront pas leur terre », a-t-il déclaré à Reuters.
Des membres du gouvernement israélien ont pour leur part dit examiner les moyens de faciliter le départ volontaire des habitants de la bande de Gaza mais exclure des expulsions forcées.
(Rédigé par Gnaneshwar Rajan à Bangalore; Khalid Abdelaziz à Dubaï, Abdi Sheikh à Mogadiscio, Nidal Al Mughrabi au Caire version française Tangi Salaün et Sophie Louet, édité par Blandine Hénault)
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