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Réforme des retraites en France : le bras de fer se poursuit

PARIS, 27 novembre (Xinhua) -- Face à la colère qui monte depuis plusieurs mois dans différents secteurs d'activités, le président français Emmanuel Macron et le gouvernement ont multiplié des actions pour éviter la grève des syndicats prévue le 5 décembre prochain contre la réforme des retraites.
   Les discussions entre les syndicats et le gouvernement sur les régimes spéciaux dans le futur système universel de retraite qui ont pris fin le 26 novembre, étaient la dernière tentative de Matignon de convaincre les syndicalistes avant leur grève reconductible du 5 décembre qui préoccupe au plus haut sommet.
   Mais ces consultations n'ont pas eu l'effet escompté. "J'ai entendu les attentes très fortes des syndicats (...) mais nous sommes déterminés à instaurer ce système unique et universel", a déclaré mercredi le Premier ministre français Edouard Philippe qui faisait le point sur la rencontre avec les syndicats.
   Selon M. Philippe, beaucoup d'organisations syndicales sont opposées au projet et ont exprimé leur volonté de manifester cette opposition. La mobilisation du 5 décembre est donc inévitable, la plupart des syndicalistes ayant rejeté le système de retraite à point du gouvernement.
   "Il (M. Philippe) a semblé soucieux de savoir comment ça allait se passer le 5 décembre. On lui a expliqué qu'on a jamais eu autant de demandes de salariés dans les entreprises pour participer à une manifestation", a expliqué mardi le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), Philippe Martinez, à sa sortie de la rencontre avec le gouvernement.
   Le patron de la CGT a également invité le gouvernement à "arrêter les provocations". "Le gouvernement devrait écouter avant le 5 décembre plutôt que de décider de jouer un bras de fer", a affirmé M. Martinez.
   Les autorités s'emploient depuis plusieurs semaines à apporter des réponses à la colère qui monte dans différents secteurs d'activités soit par une descente sur le terrain soit par l'annonce de série de mesures pour éviter une possible "fédération" des mécontentements autour de la réforme controversée des retraites.
   C'est dans cette dynamique que s'inscrit l'annonce, sur instruction du président Emmanuel Macron, le 20 novembre dernier, du plan d'urgence pour l'hôpital public, censé calmer la colère du personnel hospitalier qui réclame depuis huit mois davantage de "moyens et d'effectif" pour sauver l'hôpital public.
   La reprise d'un tiers de la dette de l'hôpital public, une augmentation budgétaire de 1,5 millions d'euros et des primes pour infirmiers et aides soignants, ont été annoncées par le chef du gouvernement sans pour autant convaincre les professionnels de la santé.
   L'université est un autre secteur où la colère monte depuis peu, notamment sur la précarité grandissante des étudiants qui a été médiatisée après la tentative d'immolation par le feu d'un étudiant à Lyon le 8 novembre dernier pour causes de difficultés financières.
   Là aussi la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal à vite annoncé la mise en place d'un numéro d'appel à la fin de l'année pour mieux renseigner les étudiants, notamment sur l'existence de fonds consacré aux aides étudiantes (aides spécifiques et aides d'urgences) qui ne sont pas consommées. "Nous venons de remettre 46 millions d'euros supplémentaires sur les bourses étudiantes. Et il reste chaque année un peu plus de 15 millions d'euros d'aides non-consommées", a-t-elle expliqué.
   Malgré ces actions de déminage de terrain, le mécontentement semble s'étendre à d'autres secteurs. Ce mercredi 27 novembre, ce sont les agriculteurs qui sont descendu sur Paris à bord d'engins agricoles pour exprimer les difficultés qu'ils rencontrent dans leur domaine. A cela s'ajoute les manifestations des gilets jaunes qui durent depuis un an.
   Ce contexte social tendu fait craindre plusieurs acteurs. "Cela fait un peu plus d'un an qu'il y a des signaux d'une France totalement fracturée. J'ai peur que tous ces départs de petits feux se terminent par un véritable embrasement", s'est inquiétée à la mi-novembre l'ancienne ministre Rachida Dati sur la radio France Info.

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