Bourses européennes: Rebond en Europe, l’appétit pour le risque de retour, le pétrole baisse
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Les Bourses européennes ont terminé nettement dans le vert jeudi et Wall Street était également orientée à la hausse à la mi-séance, les marchés d’actions enregistrant un important rebond technique à la faveur d’achats à bon compte et d’un reflux des cours des matières premières après quatre séances d’affilée de baisse.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 7,13% à 6.387,83 points, sa plus forte progression depuis novembre 2020. Le Footsie britannique a avancé de 2,79% et le Dax allemand de 7,92%.
L’indice EuroStoxx 50 a pris 7,44%, le FTSEurofirst 300 4,2% et le Stoxx 600 4,68%, ce dernier enregistrant pour sa part sa plus forte hausse depuis mars 2020.
Même si les inquiétudes liées à la guerre en Ukraine, au prix de l’énergie, à l’inflation, aux taux d’intérêt et à la croissance économique sont loin d’avoir disparu, les investisseurs semblent avoir opté pour un répit après la lourde chute des marchés d’actions dans les dernières séances.
« Ce n’est pas vraiment (…) un rallye. C’est davantage lié au fait que les investisseurs ont moins de raisons de vendre que précédemment, mais rien n’a vraiment changé concernant leur moral », observe Matt Simpson, analyste marchés chez City Index.
S’agissant du conflit en Ukraine, les autorités russes ont annoncé mercredi que leurs troupes respecteraient une trêve dans plusieurs zones afin de permettre aux civils de fuir des villes assiégées alors que la situation est présentée par la Croix-rouge comme « apocalyptique » à Marioupol, dans le sud-est du pays. L’Union européenne prépare par ailleurs un nouveau train de sanctions à l’encontre de Moscou.
Sur le plan économique, Credit Suisse a abaissé sa prévision de croissance européenne cette année à 1% alors que la Banque centrale européenne se réunit jeudi sur fond d’inquiétude d’une stagflation et dans la perspective d’un report à la fin de l’année de la hausse des taux malgré une inflation élevée.
Des achats à bon compte ainsi que la forte baisse des cours pétroliers et des métaux ont cependant ravivé ce mercredi l’appétit pour le risque.
Le baril de Brent et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), qui ont tous deux atteints des sommets de près de 14 ans, refluent respectivement de 6,42% à 119,7 dollars et de 5,63% à 116,71 dollars.
Certains analystes estiment que l’embargo américain sur les importations d’hydrocarbures russes pourrait finalement avoir un impact limité sur l’approvisionnement mondial en pétrole.
Signe d’une certaine accalmie sur les marchés, l’indice CBOE de volatilité aux Etats-Unis recule (-8,6% à 32 points) pour la deuxième séance consécutive, tandis qu’en Europe son équivalent a reflué de 8,9% à 41,4 points.
VALEURS EN EUROPE
Le rebond en Europe a concerné en premier lieu les banques (+7,4%), l’automobile (+9,5%) et le compartiment du tourisme (+8,2%), les secteurs les plus touchés par la dégringolade boursière récente.
Société générale a grimpé de 11,5%, BNP Paribas de 9,9% et UniCredit de 11,6%.
Dans l’automobile, Renault, Stellantis et Volkswagen ont gagné respectivement 11,1%, 11,9% et 10,6% tandis que dans l’aviation Airbus, Air France-KLM et Lufthansa ont gagné de 9,5% à 12%.
Le compartiment des ressources de base (-1,2%) et celui de l’énergie (-2,4%), qui avaient profité de la flambée des matières premières dans les précédentes séances, ont à l’opposé accusé les plus fortes baisses. BP a reflué de 2,2% et Eni de 0,5%.
Dans l’actualité des entreprises, Adidas s’est adjugé un gain de 13,6% après la publication de ses résultats, tandis que les fournisseurs d’Apple comme ASML et Infineon ont pris respectivement 7,7% et 7,9% après la présentation mardi par le groupe américain d’un nouvel iPhone d’entrée de gamme compatible avec les réseaux 5G.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones prenait 2,10%, le Standard & Poor’s 500 2,43% et le Nasdaq 2,98%.
Dix des onze principaux indices du S&P-500 évoluent dans le vert, les financières bondissant de 3,8% après avoir perdu 6,3% lors des quatre dernières séances en raison des craintes de l’impact des sanctions occidentales contre la Russie. L’indice du compartiment bancaire prend 4,7% dans le sillage de Bank of America (+6,1%) alors que la Fed devrait relever ses taux d’intérêt à l’issue de sa réunion des 15 et 16 mars.
Les valeurs liées au tourisme et au transport sont également recherchées à l’image de Carnival et d’American Airlines Group qui avancent respectivement de 9,4% et de 5,3%.
Les poids lourds du numérique comme Amazon, Apple, Microsoft, Alphabet, Meta Platforms et Tesla gagnent de 1,7% à 3,7%, tandis que l’indice sectoriel des hautes technologies progresse de 3,1%.
CHANGES
Aux changes, le dollar recule de 1,20% face à un panier de devises de référence, pénalisé par le regain d’appétit pour le risque.
L’euro en profite pour remonter à 1,1084 dollar après être tombé lundi à son plus bas niveau depuis mai 2020, à 1,0804 dollar.
Parmi les cryptomonnaies, le bitcoin bondit de 9%, soutenu par un apaisement des craintes sur un durcissement de la réglementation sur les actifs numériques après des propos tenus par Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor.
TAUX
A la veille de la publication du communiqué de politique monétaire de la Banque centrale européenne, les rendements obligataires en Europe ont terminé en hausse après leurs récentes baisses.
Celui du Bund allemand à dix ans a pris 8,2 points de base à 0,192% après avoir touché 0,213%, son plus haut niveau depuis 28 février.
Le rendement de l’OAT française de même échéance a gagné 7,8 points à 0,639%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans avance de cinq points de base, à 1,9218%, troisième séance consécutive de hausse, à la veille de la publication des chiffres de l’inflation.
MÉTAUX
L’or, qui a dépassé lundi le seuil des 2.000 dollars l’once, reflue de 2,8% mercredi à 1.995,55 dollars, tandis que le palladium chute d’environ 9% à 3.050,78 dollars l’once après avoir touché un record lundi à 3.440,76 dollars.
Le prix du nickel, qui a franchi mardi pour la première fois de son histoire le seuil des 100.000 dollars la tonne, recule également, tandis que l’aluminium perd 3%.
A SUIVRE JEUDI:
Réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), communiqué de politique monétaire à 12h45 GMT et conférence de presse à 13h30 GMT.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)