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Onu-Le traité sur les plastiques divise au 5e tour de négociations

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(Reuters) – Alors que les délégués de 175 pays se réunissent lundi à Busan, en Corée du Sud, pour un cinquième tour de négociations visant à l’élaboration d’un traité international contre la pollution plastique, des dissensions mettent en doute la possibilité d’un accord définitif.

La Corée du Sud accueille cette semaine la cinquième réunion du comité intergouvernemental de négociation des Nations unies (CIN-5) après que le précédent tour de table, tenu à Ottawa en avril, s’est achevé sans aucune avancée en ce qui concerne le plafonnement de la production de matières plastiques.

A l’issue de la réunion d’Ottawa, les groupes techniques ont reçu pour instruction de se concentrer sur les substances chimiques dangereuses et d’autres mesures.

Les pays producteurs de produits pétrochimiques tels que l’Arabie saoudite et la Chine se sont notamment opposés aux efforts visant à cibler la production de matières plastiques.

Les États-Unis ont fait hausser des sourcils en août lorsqu’ils ont annoncé qu’ils soutiendraient l’introduction de plafonds de production dans le traité, s’alignant ainsi avec la position de la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples, qui regroupe 120 pays menés par la France et le Chili.

L’élection de Donald Trump à la présidence a toutefois remis en question cette position, son premier mandat ayant été marqué par un mépris des accords multilatéraux et des engagements à ralentir ou à arrêter la production américaine de pétrole et de produits pétrochimiques.

La délégation des États-Unis n’a pas fait savoir si elle reviendrait sur sa nouvelle position en faveur d’un plafonnement de la production de plastique.

Toutefois, elle « soutient l’idée que l’instrument mondial traite des produits plastiques, des produits chimiques utilisés dans les produits plastiques et de l’approvisionnement en polymères plastiques primaires », selon un porte-parole du Conseil de la Maison Blanche sur la qualité de l’environnement.

Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement, s’est déclarée convaincue que les négociations aboutiront à un accord.

Elle s’est notamment référée au communiqué du G20 qui, lors de son dernier sommet la semaine dernière, a appelé à la conclusion d’un traité juridiquement contraignant d’ici la fin de l’année.

« C’est un message très fort », a déclaré à Reuters Inger Andersen, à Bakou, en marge des négociations des Nations unies sur le climat, avant de se rendre à Busan.

« Nous savons que les choses se jouent souvent sur le fil, mais s’il y a une volonté, je pense que nous y arriverons. »

L’IMPACT SUR LA SANTÉ

Pour un pays insulaire du Pacifique comme les Fidji, un traité mondial sur les plastiques est essentiel pour protéger son écosystème fragile et sa santé publique, a déclaré Sivendra Michael, ministre fidjien du Climat et négociateur en chef pour le climat et les plastiques.

Il a déclaré à Reuters, en marge de la 29e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP29) ce mois-ci que, bien qu’elles ne produisent pas de plastique, les îles Fidji subissent de plein fouet la pollution en aval.

« Où ces plastiques finissent-ils ? Dans nos océans, dans nos décharges, dans nos jardins. Et l’impact de la décomposition des plastiques en petites substances a des effets néfastes, non seulement sur l’environnement, mais aussi sur nous en tant qu’individus, sur notre santé », a-t-il ajouté, rappelant que des études ont montré que la plupart des poissons consommés dans le pays étaient pollués par des microplastiques.

Tout en soutenant un traité international, l’industrie pétrochimique a insisté auprès des gouvernements pour qu’ils évitent de fixer des plafonds obligatoires de production de plastique et se concentrent sur des solutions visant à réduire les déchets plastiques, telles que le recyclage.

« Nous considérons qu’un traité serait réussi s’il mettait vraiment l’accent sur la fin de la pollution plastique. Rien d’autre ne devrait être au centre des préoccupations », a déclaré Martin Jung, président des matériaux de performance chez le producteur de produits chimiques BASF.

Les discussions précédentes ont également porté sur la recherche de formes de financement pour aider les pays en développement à mettre en œuvre ce traité.

Lors de la COP29, la France, le Kenya et la Barbade ont proposé la mise en place d’une série de prélèvements mondiaux sur certains secteurs.

Ces prélèvements pourraient contribuer à augmenter les fonds mis à la disposition des pays en développement souhaitant être aidés dans leur transition énergétique et dans la lutte contre les effets du changement climatique.

La proposition comprenait une taxe de 60 à 70 dollars (de 57,62 à 67,22 euros) par tonne sur la production de polymères primaires, ce qui représente en moyenne 5 à 7% du prix des polymères et pourrait permettre de récolter entre 25 et 35 milliards de dollars par an.

Les groupes industriels ont rejeté cette idée, estimant qu’elle entraînerait une hausse des prix de vente aux consommateurs.

(Reportage Valerie Volcovici et Joyce Lee, version française Elena Smirnova, édité par Augustin Turpin)

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