L’Europe finit dans le vert avec les taux et la nomination d’un modéré au Trésor US
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Diana Mandia
(Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi, rassurées par les commentaires de l’économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE) sur l’assouplissement de la politique monétaire et par la nomination du gestionnaire de fonds Scott Bessent au poste de secrétaire au Trésor américain.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,03% à 7.257,47 points vers 16h56 GMT. À Francfort, le Dax a avancé de 0,45% et à Londres, le FTSE 100 a pris 0,36%.
L’indice EuroStoxx 50 a fini sur une hausse de 0,29%, le FTSEurofirst 300 a progressé de 0,04% et le Stoxx 600 a gagné 0,14%.
Les marchés boursiers européens ont bien réagi lundi à la nomination de Scott Bessent au poste de secrétaire au Trésor américain, une annonce attendue de longue date qui a apaisé les craintes d’un choix plus risqué et même les inquiétudes concernant l’impact des mesures commerciales de Donald Trump sur l’inflation, les vues sur les hausses de tarifs douaniers du futur responsable étant plus modérées que celles du président élu.
« Le marché estime que M. Bessent est un candidat sûr », a déclaré Stephen Spratt, stratège chez Société Générale, soulagé par le fait que le risque d’un choix moins orthodoxe a été écarté par les marchés et que Scott Bessent a évoqué la possibilité de limiter les emprunts américains.
Les investisseurs de la zone euro ont également été rassurés par les commentaires du chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, dans une interview au quotidien économique Les Echos, dans laquelle il a averti que la politique monétaire ne devrait pas rester trop stricte pendant trop longtemps.
Suite à des indices des directeurs d’achat peu encourageants publiés vendredi dernier, les marchés tablent de plus en plus sur une accélération de la baisse des taux d’intérêt de la BCE et s’attendent à un assouplissement d’environ 150 points de base d’ici la fin de l’année prochaine.
La volatilité – certains indices, dont le CAC 40, sont passés en territoire négatif à plusieurs reprises au cours de la séance – pourrait toutefois marquer le reste de la semaine avant la publication d’une série d’indicateurs majeurs, parmi lequels les données préliminaires sur l’inflation en Allemagne jeudi et en France vendredi.
VALEURS
À Paris, Thales et Dassault Aviation ont reculé de 4,2% et 4% respectivement après que Kepler Cheuvreux a abaissé la recomandation sur les deux valeurs à « consever ».
Le fournisseur français de matériaux semi-conducteurs Soitec a pris 15,7%, terminant en tête de l’indice SBF 120 et prolongeant ses gains pour une troisième journée consécutive après que les résultats du premier semestre ont rassuré les investisseurs.
Atos s’est pour sa part envolé de 98,8% après avoir annoncé lundi être à nouveau entré en négociations exclusives avec l’Etat français pour la vente de certaines de ses activités, portant cette fois sur un périmètre plus réduit.
Amundi a perdu 5,5% alors que l’offre d’Unicredit sur l’ensemble des actions de sa rivale Banco BPM soulève des doutes quant à la pérenité du contrat passé jusqu’en 2027 avec le gestionnaire français pour la gestion d’actifs en Italie.
Le titre de Commerzbank, groupe avec lequel la deuxième banque italienne poursuit également des négociations controversées, a reculé de 5% à la Bourse de Francfort, tandis qu’à Milan, UniCredit a abandonné 4,7% et Banco BPM a gagné 5,4%.
Le distributeur européen de bricolage Kingfisher, qui a abaissé lundi sa prévision de bénéfice annuel, a cedé 13,2%.
A WALL STREET
A l’heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,69% et le Standard & Poor’s 500 0,26%, , atteignant tous deux des records intrajournaliers. Le Nasdaq Composite avance pour sa part de 0,38%.
L’exploitant de grands magasins Macy’s recule de 3,5% après avoir retardé la publication de ses résultats du troisième trimestre en raison d’un problème comptable.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le moral des entrepreneurs allemands a baissé plus que prévu en novembre, a montré une enquête de l’institut Ifo publiée lundi, ce qui constitue une nouvelle mauvaise nouvelle pour un pays qui devrait être le plus mauvais élève du Groupe des sept (G7) cette année.
L’indice du climat des affaires s’est établi à 85,7 en novembre après 86,5 en octobre, un chiffre que selon Franziska Palmas, économiste senior pour l’Europe chez Capital Economics, « confirme que l’économie allemande reste dans le marasme ».
TAUX
Les rendements des obligations d’Etat ont reculé lundi dans la zone euro dans la foulée de la chute des rendements aux Etats-Unis après que le président élu Donald Trump a annoncé avoir choisi Scott Bessent comme secrétaire au Trésor américain, ce qui a déclenché un rallye sur les bons du Trésor américain.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu environ 5 points de base à 2,2050%.
Outre-Atlantique, le rendement des Treasuries à dix ans perd 10 points de base à 4,3023%. Le deux ans recule de 6 points de base à 4,3091%.
La baisse des prix du pétrole a également pesé sur les rendements, qui sont sensibles aux attentes concernant l’inflation et les taux des banques centrales, à leur tour fortement influencés par les prix de l’énergie.
CHANGES
Sur la marché des changes, le dollar se replie après ses récentes hausses, le choix du secrétaire au Trésor américain semblant rassurer le marché obligataire sur la discipline budgétaire, ce qui fait baisser les rendements et réduit l’avantage du billet vert.
Le dollar perd 0,39% face à un panier de devises de référence.
L’euro, qui a été touché vendredi par la faiblesse des indices PMI manufacturiers du continent, en profite pour avancer de 0,48% à 1,0467 dollar.
PÉTROLE
Les prix du pétrole reculent après que le média américain Axios a rapporté lundi que l’Etat d’Israël et le Liban s’étaient accordés sur les termes d’un cessez-le-feu pour mettre un terme au conflit entre Israël et le Hezbollah. Le conseil de sécurité israélien se réunira mardi pour approuver un accord sur un cessez-le-feu au liban, a déclaré lundi un responsable israélien à Reuters.
Le Brent cède 2,51% à 73,28 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 2,81% à 69,25 dollars.
Cette baisse des prix intervient alors que le risque de perturbations de l’approvisionnement en provenance de l’Iran ou de la Russie avait fait grimper les prix du brut la semaine dernière.
A SUIVRE LE 26 NOVEMBRE:
La Commission européenne doit rendre mardi son avis sur les budgets 2025 des Etats membres.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)