Les résultats de sociétés continuent de profiter aux actions
Wall Street est attendue en nette hausse et les Bourses européennes, Londres exceptée, amplifient leur progression à mi-séance jeudi, une révision en légère baisse de l’inflation dans la zone euro en mars étant venue s’ajouter à des résultats de sociétés globalement bien accueillis.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,64% pour le Dow Jones, de 0,8% pour le Standard & Poor’s 500 et de 1,1% pour le Nasdaq.
Ce dernier a perdu 1,12% mercredi, plombé par la chute de 35,1% de Netflix après la baisse du nombre de ses abonnés. Ce jeudi, c’est Tesla qui pourrait favoriser le rebond des valeurs de croissance: le titre prend 7% en avant-Bourse, le marché applaudissant un bénéfice trimestriel meilleur qu’attendu.
À Paris, le CAC 40 gagne 1,87% à 6.748,99 points à 11h00 GMT, au plus haut depuis le 31 mars, et à Francfort, le Dax avance de 1,62% alors qu’à Londres, le FTSE 100 cède 0,08%, pénalisée par la baisse des grandes valeurs minières.
L’indice EuroStoxx 50 est en hausse de 1,46%, le FTSEurofirst 300 de 0,6% et le Stoxx 600 de 0,87%.
La hausse s’est légèrement amplifiée après la publication en milieu de matinée des chiffres définitifs de l’inflation dans la zone euro en mars, révisés en légère baisse par rapport à l’estimation initiale, à 7,4% sur un an.
La suite de la séance sera animée entre autres par les statistiques des inscriptions au chômage aux Etats-Unis; les investisseurs surveilleront ensuite, à partir de 15h00 GMT, les déclarations de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, à moins de deux semaines de la réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine.
VALEURS EN EUROPE
Parmi les grands groupes européens qui ont publié leurs résultats avant l’ouverture, Nestlé gagne 1,67% après fait état d’une croissance organique de ses ventes de 7,6% au premier trimestre, nettement supérieure au consensus, et confirmé sa prévision de marge pour l’ensemble de l’année, signe qu’il parvient à répercuter la hausse de ses coûts sur ses prix de vente.
Autres bénéficiaires de ce « pricing power » très apprécié des investisseurs en période d’inflation élevée, le groupe néerlandais de peintures et de revêtements Akzo Nobel bondit de 6,81% et le spécialiste français des emballages en verre Verallia de 13,73%.
En baisse, Carrefour cède 2,85%, certains analystes se disant déçus par la quasi-stagnation de ses ventes en France sur janvier-mars et Eurofins Scientific perd 3,84%, le relèvement prudent de ses prévisions laissant certains investisseurs sur leur faim.
Le secteur minier souffre de la révision à la baisse des prévisions de production d’Anglo American: ce dernier abandonne 8,98% et Rio Tinto 2,7%.
TAUX
Le rebond des obligations américaines observé mercredi a fait long feu et le mouvement de vente a repris, avec à la clé une remontée des rendements: le deux ans a inscrit un nouveau plus haut de plus de trois ans à 2,632% et le dix ans reprend près de quatre points de base à 2,8747%.
Le marché européen suit le mouvement, le dix ans allemand remontant à 0,905%. Au-delà de l’élan donné par les Treasuries, il profite des déclarations de Luis de Guindos, le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), en faveur d’un arrêt des achats d’obligations dès juillet.
L’écart de rendements (« spread ») à dix ans entre la France et l’Allemagne continue de se réduire au lendemain du débat entre les deux finalistes de l’élection présidentielle, Marine Le Pen et Emmanuel Macron: il revient à 45,3 points de base, au plus bas depuis le 4 avril.
CHANGES
Les anticipations de resserrement de la politique monétaire de la BCE et le débat présidentiel en France profitent aussi à l’euro, qui s’apprécie de 0,43% face au dollar à 1,0897, au plus haut depuis une semaine.
Le billet vert cède 0,38% face à un panier de devises de référence.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est toujours soutenu par la baisse de la production libyenne et les interrogations sur un possible embargo européen visant le brut russe.
Le Brent gagne 1,29% à 108,18 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,89% à 103,10 dollars.
(Reportage XXX, version française Marc Angrand)