Accord entre la France et l’Indonésie pour le rapatriement de Serge Atlaoui
DJAKARTA (Reuters) – Paris et Djakarta ont signé vendredi un accord en vue du rapatriement en France de Serge Atlaoui, ressortissant français condamné à mort en 2007 par la justice indonésienne pour trafic de drogue, a annoncé le ministre indonésien de la Justice.
Serge Atlaoui, qui est emprisonné en Indonésie depuis 2005, devrait rentrer en France le 4 février, a déclaré Yusril Ihza Mahendra, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, lors d’une conférence de presse.
Le Français, aujourd’hui âgé de 61 ans, avait été condamné à la peine capitale pour avoir travaillé en tant que chimiste présumé dans un site de production d’ecstasy à Djakarta, qui en fabriquait au rythme de 100 kilos par semaine.
Serge Atlaoui, anciennement soudeur dans le nord-est de la France, a toujours clamé son innocence, affirmant qu’il pensait intervenir dans une usine d’acrylique.
En 2015, il avait obtenu un sursis de dernière minute, sous la pression des autorités françaises, alors qu’il devait être exécuté avec sept autres condamnés étrangers.
Un tribunal indonésien avait ensuite rejeté un appel contre sa condamnation à mort, ne lui laissant aucune autre voie de recours.
Yusril Ihza Mahendra a déclaré que l’Indonésie avait accepté le transfèrement de Serge Atlaoui pour des raisons « humanitaires », le Français souffrant d’un cancer.
« Je pense que le processus a été long », a-t-il déclaré après avoir signé l’accord avec le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, par vidéoconférence.
Le ministre indonésien a précisé que la France déciderait du statut juridique de Serge Atlaoui une fois qu’il serait rentré dans son pays et que, selon la législation française, la peine maximale pour un cas similaire est de 30 ans d’emprisonnement.
La France remercie l’Indonésie pour cet accord et se félicite que la « coopération juridique » entre les deux pays se développe, a déclaré l’ambassadeur de France à Djakarta, Fabien Penone, lors de la même conférence de presse.
(Ananda Teresia; version française Camille Raynaud et Noémie Naudin, édité par Sophie Louet)