Hong Kong: 45 activistes pro-démocratie condamnés à plusieurs années de prison
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par James Pomfret et Jessie Pang
HONG KONG (Reuters) – La Haute cour de justice de Hong Kong a condamné mardi 45 activistes pro-démocratie à des peines allant de quatre ans à dix ans d’emprisonnement, en conclusion du plus important procès organisé dans le territoire en vertu d’une loi restrictive de sécurité nationale imposée par la Chine à la suite des vastes manifestations antigouvernementales de 2019.
Ce verdict survient plus de trois ans après que la police a arrêté 47 membres de l’opposition démocrate dans le cadre d’une vague de perquisitions simultanées à travers la région administrative spéciale en vertu de la loi de sécurité nationale.
Trente-et-une des 47 personnes arrêtées avaient plaidé coupable des accusations les visant. Quatorze autres ont été reconnues coupables en mai dernier, tandis que deux personnes ont été acquittées. La plupart des accusés se trouvent en détention depuis février 2021.
Plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, ont dénoncé par le passé un procès aux motivations politiques, appelant à la libération immédiate des accusés.
Benny Tai, juriste et ancien professeur de droit, décrit comme un « organisateur » du mouvement de contestation, a été condamné à dix ans de prison – la plus lourde peine infligée jusqu’à présent en vertu de la loi de sécurité nationale.
Owen Chow a été condamné à une peine de sept ans et neuf mois de réclusion, tandis que Joshua Wong s’est vu infliger une peine de quatre ans et huit mois de détention.
Des centaines de personnes s’étaient massées dès les premières heures de la journée à proximité du tribunal, nombre d’entre elles munies d’un parapluie en raison de la météo maussade, avec l’espoir de pouvoir accéder à la salle principale du tribunal.
« Il faut témoigner d’une telle injustice », a déclaré une femme se présentant comme Margaret, faisant savoir qu’elle s’était rendue dès dimanche après-midi devant le bâtiment. « Je suis cette affaire de longue date. (Les démocrates) doivent savoir qu’ils ont toujours le soutien de l’opinion publique ».
Cette affaire, dite « des 47 », est liée à un vote officieux de présélection organisé par l’opposition pro-démocratie, en juillet 2020, que les procureurs ont dénoncé comme un « complot vicieux » destiné à paralyser le gouvernement.
Dans les rangs pro-démocratie, on a assuré qu’il s’agissait uniquement d’une tentative pour déterminer les meilleurs candidats en vue d’un scrutin dans le territoire, afin de remporter une majorité historique au parlement local.
En vertu de la loi de sécurité nationale imposée par la Chine en 2020, les autorités hongkongaises ont arrêté de nombreux activistes pro-démocratie, tandis que des médias libéraux et des ONG ont cessé leurs activités.
Les détracteurs de la loi dénoncent une violation des libertés garanties lors de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, en 1997. Pékin et l’exécutif local décrivent les mesures comme nécessaires pour la stabilité dans le territoire après les manifestations de 2019 et disent respecter les droits civiques.
(James Pomfret et Jessie Pang; version française Jean Terzian)