Rassemblement national: Jordan Bardella en appelle à la « loyauté » après la suspension de Nicolas Bay
Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a plaidé mercredi pour un « état d’esprit de loyauté » après l’annonce de la suspension du porte-parole du parti pour la campagne présidentielle, Nicolas Bay, accusé d’avoir transmis des informations au camp du candidat rival Eric Zemmour.
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Cette suspension intervient après une série de défections au sein du RN, y compris celle du sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier qui a rejoint l’équipe de l’ancien journaliste, dont la candidature est en concurrence directe avec celle de Marine Le Pen pour le RN.
« On ne peut pas être dans une forme de sabotage qui vise à feuilletonner son départ, en essayant d’attendre le plus longtemps possible dans la campagne présidentielle, pour partir et faire le plus de mal possible », a dénoncé mercredi Jordan Bardella sur France Inter.
« Il y a un état d’esprit de loyauté à avoir lors d’une campagne présidentielle », a-t-il ajouté.
Dans un message transmis mardi aux cadres du RN, le bureau exécutif du parti affirme que Nicolas Bay a transmis depuis des mois « des éléments stratégiques et confidentiels » à Eric Zemmour et évoque un « véritable sabotage ».
Nicolas Bay, qui a été suspendu de son porte-parolat de campagne et de ses autres responsabilités au sein du parti, a réagi sur Twitter en dénonçant une accusation « grossière ».
« Je ne vais pas me lancer dans une bataille d’injures. Nous nous expliquerons », a commenté mercredi Jordan Bardella à propos de Nicolas Bay. « S’il souhaite soutenir Éric Zemmour, c’est son choix, c’est sa liberté. »
Le président du RN réfute toute « saignée » au sein du parti. « Nous avons un peu plus de 1.000 élus locaux sur le terrain. Nous avons une dizaine d’élus qui, soit parce qu’ils ne trouvaient pas les responsabilités qu’ils espéraient au sein du RN, soit pour des raisons politiques [ont quitté le parti] », a-t-il dit.
Jordan Bardella reconnaît que la « stratégie de provocation » mise en place par Eric Zemmour peut « trouver un écho avec le discours qu’avait le Front national il y a 20 et 30 ans » mais il estime que cette stratégie est vouée à l’échec et cantonne le polémiste d’extrême-droite à une candidature de « témoignage » dans l’élection présidentielle.
(Reportage Blandine Hénault, avec la contribution d’Elizabeth Pineau, édité par Tangi Salaün)