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Allemagne: Le tabou de la collaboration avec l’extrême droite mis à l’épreuve par le favori à la chancellerie

par Sarah Marsh, Kirsti Knolle et Andrey Sychev

BERLIN (Reuters) – Le chef de l’opposition allemande Friedrich Merz, favori des sondages pour remporter l’élection fédérale du mois prochain, a défié mercredi un tabou sur la coopération avec l’extrême droite en adoptant des plans appelant à une politique d’immigration plus stricte avec l’aide des votes de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Le chef de file des conservateurs (CDU, Union chrétienne-démocrate) entend se démarquer par ses propositions en matière de politique migratoire, qui est devenue une question clé après l’arrestation d’un demandeur d’asile à la suite d’une série d’agressions à l’arme blanche survenues la semaine dernière.

Friedrich Merz avait déposé au Bundestag deux motions non contraignantes appelant à renforcer la sécurité et à fermer les frontières terrestres de l’Allemagne à l’immigration clandestine.

Sans le soutien du SPD du chancelier Olaf Scholz et des Verts pour les faire passer, le conservateur savait qu’il devrait compter sur le soutien de l’AfD, parmi d’autres petits partis, pour les faire adopter.

La motion relative à l’immigration a été adoptée à une faible majorité de trois voix seulement.

Selon les détracteurs du dirigeant conservateur, dont Olaf Scholz, les motions déposées par Friedrich Merz brisent le tabou de la collaboration entre les partis traditionnels et les formations d’extrême droite telles que l’AfD.

« Depuis la fondation de la République fédérale d’Allemagne il y a plus de 75 ans, il y a toujours eu un consensus clair entre tous les démocrates : Nous ne faisons pas cause commune avec l’extrême droite », a-t-il dit mercredi devant le parlement.

« Vous avez rompu ce consensus fondamental de notre république dans le feu de l’action » a-t-il reproché à son rival avant le vote.

Le chancelier a également accusé le conservateur de revenir sur sa parole puisqu’en novembre, il avait lui-même suggéré aux partis traditionnels de ne pas soumettre au Bundestag des propositions nécessitant le soutien de l’AfD pour être adoptées.

« De nombreux citoyens ont placé leur confiance en cela et en votre parole, mais que valent ces paroles aujourd’hui ? », a-t-il dit, mettant en garde contre une éventuelle coalition entre les conservateurs et l’AfD après les élections.

Dans une lettre adressée au parlement, les Églises catholique et protestante d’Allemagne ont prévenu que la coopération avec l’extrême droite portait atteinte à la démocratie du pays, une réprimande qui risque de heurter un bloc dont le nom même contient le mot « chrétien ».

Friedrich Merz continue d’exclure une coalition avec l’AfD, que les sondages placent en deuxième position derrière les conservateurs lors de l’élection de février.

UN PARI RISQUÉ

Friedrich Merz, qui prévoit de présenter vendredi un projet de loi visant à renforcer les règles en matière d’immigration, a répondu aux critiques en déclarant qu’une décision n’était pas mauvaise simplement parce que les mauvaises personnes la soutenaient, bien qu’il a regretté de devoir compter sur le soutien de l’AfD.

Selon le conservateur, le SPD et les Verts bloquent ce qu’il a décrit comme un changement nécessaire de la politique d’asile après l’arrivée de millions de demandeurs d’asile fuyant la guerre et la pauvreté au Moyen-Orient, en Afghanistan et en Ukraine.

Le conservateur prend toutefois un pari risqué et les analystes estiment que l’affaiblissement du pare-feu entourant le parti d’extrême droite risque de le légitimer et de faire fuir les électeurs conservateurs centristes.

Il risque également de rendre beaucoup plus difficile la formation d’une coalition après les élections de février. Certains hauts responsables du SPD et des Verts ont déclaré qu’il s’était avéré inapte à gouverner.

(Sarah Marsh, Andreas Rinke, Kirsti Knolle, Rachel More et Andrey Sychev à Berlin; version française Diana Mandiá; édité par Augustin Turpin)

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