Corée du Sud: Les députés appellent à la destitution du président
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVSÉOUL (Reuters) – Les députés sud-coréens ont appelé mercredi à la destitution du président Yoon Suk-yeol après que ce dernier a levé mardi la loi martiale qu’il avait instaurée plus tôt dans la journée.
La décision surprise d’imposer la loi martiale a provoqué une onde de choc dans le pays, quatrième économie d’Asie, dont le régime est considéré comme démocratique depuis 1980.
Le principal parti d’opposition, le Parti démocrate, a demandé à Yoon Suk-yeol, en poste depuis 2022, de démissionner ou de faire l’objet d’une procédure de destitution.
« Il a été clairement révélé à l’ensemble de la nation que le président Yoon ne pouvait plus diriger le pays normalement. Il devrait démissionner », a déclaré le député Park Chan-dae dans un communiqué.
Six partis d’opposition ont déclaré qu’ils soumettraient mercredi une procédure en destitution du président, a indiqué le Parti démocratique, dans un message aux journalistes.
Le vote devant avoir lieu vendredi ou samedi.
Le chef du parti conservateur au pouvoir a pour sa part demandé le renvoi du ministre de la Défense Kim Yong-hyun et la démission de l’ensemble du gouvernement.
Le président sud-coréen, issu du Parti conservateur, a justifié mardi sa décision d’imposer la loi martiale en évoquant « la menace des forces communistes nord-coréennes », sans fournir de détails précis, se concentrant plutôt sur ses adversaires politiques sur le plan intérieur.
Le Parlement sud-coréen s’est prononcé quelques heures plus tard pour la levée de la loi martiale, alors que le président du Parlement a déclaré que l’initiative présidentielle était invalide.
Selon la loi sud-coréenne, la loi martiale doit être levée immédiatement suivant le vote du Parlement.
Des manifestants réunis devant le bâtiment du Parlement ont crié leur « victoire » et applaudi la décision de l’Assemblée sud-coréenne.
« Certains estiment que le recours à la loi martiale d’urgence était excessif et que nous n’avons pas respecté les procédures de la loi martiale d’urgence, mais cela a été fait dans le strict respect du cadre constitutionnel », a déclaré par téléphone à Reuters un responsable de la présidence sud-coréenne.
De nouvelles manifestations sont attendues mercredi, alors que la plus grande confédération syndicale de Corée du Sud a promis de faire grève jusqu’à la démission de Yoon Suk-yeol.
(Reportage Jack Kim, Ju-min Park, Hyonhee Shin, Hyunsu Yim, Heekyong Yang et Josh Smith, avec Michelle Nichols au Nations unies, David Brunnstrom à Washington et Trevor Hunnicutt à Luanda, rédigé par Stephen Coates; version française Camille Raynaud et Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)