Conférence pour la Syrie à Paris, en présence du chef de la diplomatie syrienne
par John Irish
PARIS (Reuters) – Le ministre syrien des Affaires étrangères assistait jeudi à Paris à une conférence internationale organisée par la France, alors que les puissances occidentales et régionales entendent protéger la délicate transition en Syrie après la chute du régime de Bachar al Assad, dans un contexte d’instabilité au Proche-Orient.
C’est la première fois qu’Assaad Hassan el Chibani se rend dans l’Union européenne depuis la fin de la guerre civile et la prise du pouvoir à Damas par les anciens rebelles islamistes de Hayat Tahrir el Cham (HTS) le 8 décembre.
Le déplacement du ministre syrien intervient également quelques jours après que le président Emmanuel Macron a invité en France le président intérimaire syrien et ancien chef djihadiste Ahmed al Charaa, qui est toujours sous le coup de sanctions des Nations unies. Aucune date n’a encore été fixée.
« Cette réunion vise à créer une sorte de cordon sanitaire autour de la crise syrienne », en décourageant toute tentative d’ingérence extérieure ou de déstabilisation qui pourrait faire dérailler le processus de transition, a déclaré un responsable français.
Des puissances régionales, dont l’Arabie saoudite, la Turquie et le Liban, participent à la conférence, de même que la plupart des pays occidentaux, même si les Etats-Unis n’ont envoyé qu’une délégation de second rang.
Elles ont dans l’ensemble bien accueilli la chute de Bachar al Assad et tentent, depuis, d’accompagner et d’orienter la transition en cours en Syrie dans une direction qui leur convient.
La réunion vise à coordonner le soutien international au processus de transition en Syrie et à mobiliser les pays susceptibles d’apporter une aide humanitaire et un soutien économique, a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
Les problématiques de justice et de lutte contre l’impunité seront également à l’ordre du jour.
LA TURQUIE MENACE LES KURDES
L’objectif de la conférence n’est pas de lever des fonds – une conférence des donateurs est prévue à cet effet en mars à Bruxelles. En revanche, la levée des sanctions fera partie des questions abordées.
L’Union européenne a commencé à lever certaines sanctions mais, selon deux diplomates, le processus est ralenti par Chypre et la Grèce qui s’inquiètent des discussions en cours entre la Syrie et la Turquie au sujet du tracé des frontières maritimes, et réclament des garanties que les sanctions pourront être rapidement rétablies.
Il devrait être possible de parvenir à un compromis à ce sujet dans les prochaines semaines, ont ajouté les deux diplomates.
Avant la réunion, les principaux bailleurs de fonds internationaux feront également le point sur la situation humanitaire, notamment dans le nord-est de la Syrie, où le gel de l’aide extérieure américaine décidé par Donald Trump a un impact « terrifiant », d’après un responsable européen.
La question des relations entre les Forces démocratiques syriennes, dominées par les Kurdes et soutenues jusqu’ici par les pays occidentaux, le gouvernement de Damas et la Turquie, qui considère certaines d’entre elles comme un mouvement « terroriste », fera l’objet de discussions.
A Damas, un comité de sept membres chargé de préparer une conférence nationale a lancé jeudi ses travaux en prévenant que les groupes qui refuseraient de déposer les armes et de se soumettre à l’autorité du ministère de la Défense ne seraient pas autorisés à participer à ce dialogue sur l’avenir du pays, visant explicitement les FDS.
Les nouvelles autorités syriennes réclament que les FDS soient intégrées aux forces armées nationales. Selon Ahmed al Charaa, les FDS sont d’accord sur le principe mais les modalités font encore l’objet de négociations.
Une source diplomatique turque a déclaré que le vice-ministre des Affaires étrangères Nuh Yilmaz, qui participe à la conférence, « attirera l’attention sur les menaces qui pèsent sur la Syrie, à savoir l’organisation terroriste séparatiste (kurde), et soulignera la détermination de notre pays à éliminer totalement les éléments terroristes présents dans le pays ».
(John Irish; version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault et Jean Terzian)
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