Agressions sexuelles: L’ancien prêtre Bernard Preynat condamné
Bernard Preynat, ancien prêtre du diocèse de Lyon, a été reconnu coupable lundi par le tribunal correctionnel de Lyon des faits d’atteintes sexuelles sur mineurs de moins de quinze ans par personne ayant autorité et condamné à cinq ans d’emprisonnement.
Cette peine n’est pas assortie de sursis et le tribunal n’a pas prononcé de mandat de dépôt.
Lors de l’audience, le procureur avait demandé une peine d’emprisonnement d’au moins huit ans. Le prévenu risquait au maximum 10 ans de prison.
« Cette peine de cinq ans aurait pu être assortie d’un sursis. Ça aurait pu correspondre à des faits vieux de 30 ans », a relevé Frédéric Doyez, l’avocat de l’ancien prêtre qui a reconnu avoir abusé de dizaines de jeunes scouts dont il avait la charge dans les années 1970 à 1990.
« A l’époque, s’il avait été jugé pour ces faits, c’est dans ce registre qu’il aurait fallu chercher », a estimé l’avocat en précisant qu’il se laissait le temps de la réflexion avant d’envisager un appel.
Les plaignants se sont exprimés par la voix de l’un d’entre eux, Pierre-Emmanuel Germain-Thill, qui n’a pas caché sa satisfaction devant cette décision de justice.
« La condamnation est claire et étayée », a-t-il commenté à la sortie de l’audience. « Comme il a échappé à la cour d’assise, la peine maximum était de dix ans. Comme c’est quelqu’un d’un certain âge, qui a reconnu tous les faits, ça me paraît correct », a-t-il estimé.
Pierre-Emmanuel Germain-Thill a souligné que la procureure était venue s’adresser aux victimes du père Preynat à l’issue de l’audience de lundi.
« C’était vraiment très touchant, il y a une avocate qui a pleuré, c’était vraiment très émouvant. C’est une grosse page qui se tourne », a-t-il déclaré à la sortie du palais de justice.
« Les victimes ont envie de tourner la page de cette affaire, on a envie de reconstruire notre vie », a précisé ce représentant des parties civiles.
Les parties ont dix jours pour faire appel.
L’audience s’est déroulée dans des conditions très particulières compte tenu de l’épidémie de nouveau coronavirus.
Dans un palais de justice fermé sur demande du ministère de la justice, cette audience, l’une des rares qui a pu se tenir, s’est déroulée à huis clos, sans public ni journaliste, avec un nombre réduit d’avocats mais également de victimes.
Bernard Preynat, âgé de 75 ans, était quant à lui présent.