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A Bruxelles, Zelensky plaide pour l’unité entre l’Europe et les Etats-Unis face à Moscou

par Philip Blenkinsop et Lili Bayer

BRUXELLES (Reuters) -Le président ukrainien Volodimir Zelensky a plaidé jeudi pour l’unité entre les Etats-Unis et l’Union européenne face à la Russie à l’ouverture d’un sommet des Vingt-Sept destiné à afficher le « soutien sans faille » des Européens à Kyiv avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche.

« Nous avons besoin de cette unité pour parvenir à la paix. Je pense que ce n’est qu’ensemble que les Etats-Unis et l’Europe peuvent vraiment arrêter (le président russe Vladimir) Poutine et sauver l’Ukraine », a déclaré le chef de l’Etat ukrainien.

Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’UE entendent envoyer un « signal clair » au président élu américain sur leur soutien à Kyiv et souligneront que tout accord de paix doit impliquer l’Ukraine et respecter son intégrité territoriale, selon des diplomates européens.

Antonio Costa, le nouveau président du Conseil européen, pour la première fois aux commandes d’un sommet, auquel n’assiste pas Emmanuel Macron, en visite à Mayotte, a assuré que l’Europe oeuvrerait à une paix juste et durable.

« Cette guerre ne concerne pas seulement l’Ukraine, pas seulement l’Europe. Il s’agit de droit international. Le droit international doit prévaloir », a-t-il dit à la presse, avec Volodimir Zelensky à ses côtés.

La porte-parole de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a estimé que l’Europe devait avant tout se concentrer sur l’aide à l’Ukraine et ne pas appeler pour l’heure à des négociations.

« Tout effort prématuré en vue de négociations serait un mauvais accord pour l’Ukraine », a-t-elle dit, alors que Donald Trump promet d’imposer une issue négociée rapide au conflit déclenché par l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022.

Les dirigeants européens comptent réaffirmer leur « engagement inébranlable » à soutenir l’Ukraine « aussi longtemps que nécessaire », montre leur projet de conclusions.

« La Russie ne peut l’emporter », estiment-ils.

GARANTIES DE SÉCURITÉ

Les forces de Moscou occupent près d’un cinquième du territoire ukrainien et engrangent depuis plusieurs mois des gains réguliers sur le front.

Lors de sa conférence de presse annuelle, Vladimir Poutine a estimé jeudi que la situation évoluait fortement. « Il y a du mouvement sur l’ensemble des lignes de front », a-t-il dit. « Les combats sont difficiles, il est donc difficile et inutile de prédire ce qui nous attend (….) mais nous nous rapprochons de nos objectifs. »

A la veille du sommet de Bruxelles, Volodimir Zelensky s’est entretenu mercredi soir avec le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, et plusieurs dirigeants de l’UE pour discuter d’une aide immédiate à l’Ukraine afin de soutenir son effort de guerre et de garanties sécuritaires sur le long terme.

Le dirigeant ukrainien a déclaré ensuite sur le réseau social X qu’il avait eu avec Mark Rutte « une réunion importante » sur « le renforcement de la défense aérienne de l’Ukraine et l’assurance de la fiabilité de la paix que nous cherchons collectivement à instaurer ».

L’Otan « fera tout son possible pour faire en sorte que l’Ukraine soit aussi forte que possible lorsque nous nous tournerons vers une diplomatie plus active », a-t-il dit.

Bien que les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’UE disent se concentrer sur les besoins immédiats de l’Ukraine, certains responsables ont commencé à discuter des moyens d’assurer la sécurité du pays après la guerre, y compris d’un éventuel déploiement de troupes européennes.

DROITS DE DOUANE

La question des relations commerciales entre l’UE et les Etats-Unis sera également au menu des discussions des Vingt-Sept, menacés par Donald Trump d’une forte hausse des droits de douane à son arrivée au pouvoir le 20 janvier.

Des diplomates européens jugent l’unité des Européens primordiale dans ce dossier, afin d’éviter des discussions ou des accords bilatéraux entre les Etats-Unis et les pays membres.

« Les Etats-Unis pourrait tenter de mener des négociations individuelles, mais je n’ai pour l’instant vu aucun pays mordre à l’hameçon », a dit un diplomate.

L’UE soulignera qu’elle est le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis, et un allié proche partageant les mêmes valeurs.

Des responsables européens ont toutefois évoqué la possibilité de proposer d’acheter aux Etats-Unis davantage de gaz naturel liquéfié ou d’armes.

Les relations avec la Chine et le Royaume-Uni seront également abordées lors d’un débat organisé à l’heure du déjeuner sur le thème « l’UE et le monde ».

(Philip Blenkinsop, Lili Bayer, Jan Strupczewski, Kate Abnett et Andrew Gray; version française Camille Raynaud et Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)

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