Zelensky devrait rencontrer Vance à Munich avant une conférence sur la sécurité
par Sabine Siebold et Andrew Gray
MUNICH (Reuters) -Le président ukrainien Volodimir Zelensky devrait rencontrer vendredi le vice-président américain JD Vance à Munich, en Allemagne, après que le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé être convenu avec son homologue russe Vladimir Poutine d’ouvrir des négociations sur l’Ukraine.
Cette rencontre doit avoir lieu avant la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, un rassemblement international de dirigeants politiques, d’officiers et de diplomates.
Les annonces de Donald Trump, mercredi, ont provoqué une onde de choc dans les capitales européennes, dont certaines craignent d’être exclues d’un accord visant à mettre fin à la guerre, qui pourrait s’avérer trop favorable à la Russie et compromettre leur propre sécurité.
Donald Trump a fait état mercredi d’un « entretien téléphonique très productif » avec le président russe et indiqué qu’ils étaient convenus d’entamer immédiatement des négociations, avant d’informer Volodimir Zelensky.
Le président ukrainien a mis en garde les dirigeants internationaux contre la tentation de « croire les déclarations de Poutine selon lesquelles il est prêt à mettre fin à la guerre ».
Volodimir Zelensky pourrait avoir du mal à convaincre JD Vance d’apporter un soutien à l’effort de guerre ukrainien, ce dernier ayant affiché son scepticisme sur cette question lorsqu’il était sénateur.
Lors de la conférence de Munich de l’an dernier, JD Vance avait notamment jugé que les priorités stratégiques des États-Unis se situaient davantage en Asie et au Moyen-Orient.
A son arrivée vendredi, il a cependant déclaré qu’il prévoyait de discuter cette année des moyens de parvenir à un accord négocié pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
JD Vance a également prévenu dans un entretien au Wall Street Journal publié jeudi que les Etats-Unis pourraient imposer des sanctions à Moscou et recourir à une éventuelle action militaire si Vladimir Poutine n’acceptait pas un accord de paix qui garantisse l’indépendance à long terme de l’Ukraine.
MACRON ALERTE SUR UNE « PAIX QUI SERAIT UNE CAPITULATION »
« Il existe des outils de pression économiques, il existe bien sûr des outils de pression militaires », a-t-il déclaré.
« Il existe un certain nombre de formules, de configurations, mais nous tenons à ce que l’Ukraine ait une indépendance souveraine », a ajouté le vice-président américain.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio doit également participer à la réunion de vendredi avec Zelensky.
Le président français Emmanuel Macron a de son côté mis en garde contre une « paix qui serait une capitulation » en Ukraine dans une interview au Financial Times publiée vendredi, ajoutant qu’il appartenait à Volodimir Zelensky de discuter des questions territoriales et de souveraineté.
« La seule question à ce stade est de savoir si le président (russe Vladimir) Poutine est réellement, durablement et de manière crédible disposé à accepter un cessez-le-feu sur cette base. Après cela, c’est aux Ukrainiens de négocier avec la Russie », a-t-il déclaré.
Au début de la conférence de Munich, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, a dit qu’une « paix de façade, au mépris des Ukrainiens et des Européens (…) n’apporterait pas de sécurité durable, ni au peuple ukrainien, ni à nous, en Europe, ni aux Etats-Unis ».
« La paix ne viendra que par la force. Cela nécessite des garanties de sécurité solides et à long terme pour l’Ukraine, une Otan forte et des progrès dans les négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne », a-t-elle ajouté.
REVIREMENT SPECTACULAIRE DES ETATS-UNIS
Les annonces de Donald Trump traduisent un revirement spectaculaire par rapport à la présidence de Joe Biden, au cours de laquelle les Etats-Unis ont traité Vladimir Poutine comme un paria après l’invasion russe de l’Ukraine, en 2022.
Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a ajouté au malaise parmi les alliés des États-Unis en déclarant que l’Ukraine devrait renoncer à des objectifs de guerre tels qu’un retour à ses frontières d’avant 2014 – date à laquelle la Russie a annexé la Crimée – et à adhérer à l’Otan.
Donald Trump a déclaré que des responsables américains et russes se rencontreraient vendredi à Munich et que l’Ukraine était invitée à se joindre à eux, mais Kyiv a fait savoir qu’elle ne comptait pas discuter avec la Russie dans la ville allemande.
Aucun responsable russe n’est invité à la conférence, qui se déroule pendant trois jours dans un hôtel de luxe du centre-ville.
La conférence de Munich débute après qu’une voiture conduite par un demandeur d’asile afghan a foncé sur la foule jeudi, un incident considéré par les autorités comme vraisemblablement intentionnel qui remet en exergue la question de la sécurité avant les élections législatives en Allemagne.
(Avec Tom Balmforth; version française Camille Raynaud et Benjamin Mallet, édité par Blandine Hénault)
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