Soudan: Le chef de la junte militaire veut nommer un technocrate comme Premier ministre
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PARIS (Reuters) – Le chef de la junte militaire soudanaise Abdel Fattah al-Burhan, sous pression pour restaurer un gouvernement civil, a indiqué qu’un technocrate pourrait être nommé Premier ministre d’ici une semaine.
Il a également proposé à l’ancien Premier ministre Abdalla Hamdok, qu’il a chassé du pouvoir en début de semaine, de reprendre ses fonctions et de former un nouveau gouvernement.
Dans des propos à l’agence de presse russe Spoutnik publiés vendredi, Abdel Fattah al-Burhan a indiqué que le nouveau gouvernement serait dirigé par un technocrate. « Nous n’interférerons pas dans le choix des ministres », a-t-il dit.
Le gouvernement sera choisi par le Premier ministre qui sera « approuvé par les différentes sections du peuple soudanais », a-t-il dit.
Il a également déclaré que de nouveaux membres seraient nommés au Conseil de souveraineté, une instance composée pour moitié de militaires et pour moitié de civils qui a été dissoute lundi avec le gouvernement.
Jeudi soir, Abdel Fattah al-Burhan a laissé ouverte la possibilité que Abdalla Hamdok redevienne Premier ministre, ajoutant que l’armée négociait avec lui pour former le nouveau gouvernement.
Les alliés de Abdalla Hamdok déclarent que ce dernier a refusé les demandes de coopération de la junte et qu’il a exigé le rétablissement d’un partage du pouvoir civil et la libération des ministres arrêtés.
Le général Abdel Fattah al Burhan, chef du Conseil de souveraineté qui partageait jusqu’alors le pouvoir avec un gouvernement civil, a annoncé lundi la dissolution de cette instance de transition ainsi que celle du gouvernement et a décrété l’état d’urgence dans l’ensemble du pays.
Le Conseil de souveraineté oeuvrait avec le gouvernement à la gestion du Soudan dans le cadre d’un processus de transition défini par un accord de partage du pouvoir entre civils et militaires conclu après le renversement d’Omar el Béchir en 2019.
Le coup de force de la junte militaire, considéré par beaucoup comme un coup d’Etat, a fait l’objet de vives condamnations internationales et conduit les grandes puissances occidentales à couper leur aide financière au Soudan.
Des opposants à la prise de pouvoir par la junte militaire ont appelé à des manifestations samedi. Au moins 11 manifestants ont été tués dans des affrontements avec les forces de l’ordre au cours de la semaine.
Jeudi, le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé ses « graves préoccupations » à l’égard de la prise de pouvoir de l’armée au Soudan, exhortant la junte à rétablir le gouvernement civil chargé de superviser la transition politique.
Le président Joe Biden a lancé un appel similaire, exhortant l’armée soudanaise à restaurer l’ensemble des institutions chargées de superviser la transition.
(Reportage par Nafisa Eltahir et Aidan Lewis au Caire, rédité par Tom Perry, version française Blandine Hénault, édité par Jean-Michel Bélot)