A Beyrouth, Le Drian menace d’accentuer la pression sur les dirigeants libanais
BEYROUTH (Reuters) – Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en visite au Liban, a menacé vendredi d’accentuer la pression sur les dirigeants libanais, estimant qu’ils avaient commis un « suicide collectif » en étant incapables de sortir le pays de sa plus grave crise depuis la guerre civile de 1975-1990.
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S’exprimant dans le cadre d’une visite à Beyrouth, le chef de la diplomatie française a souligné devant la presse que la France, qui supervise les efforts internationaux pour tenter de venir en aide au Liban, devait agir pour sortir le pays de l’impasse politique dans laquelle il est plongé après des mois de négociations pour former un nouveau gouvernement.
Si cela persiste, a-t-il dit, il y aura des mesures punitives strictes, au niveau français et éventuellement de l’Union européenne, contre les responsables libanais qui bloquent les avancées dans les discussions. Jean-Yves Le Drian n’a pas précisé l’identité des personnes visées.
« Ce que je peux vous dire, c’est que pour nous, la période de test de responsabilité est terminée. Nous avons donc décidé de renforcer la pression », a-t-il dit. « Nous avons commencé à prendre des mesures restrictives. Ceux qui sont ciblés le sauront », a-t-il ajouté.
La France n’est pas parvenue jusqu’ici à persuader la classe politique de s’entendre sur la formation d’un gouvernement chargé de mettre en oeuvre des réformes économiques et de débloquer ainsi une assistance financière internationale.
Jeudi, Jean-Yves Le Drian a fait savoir aux dirigeants libanais que Paris perdait patience sur ce dossier.
La France a aussi indiqué, il y a une semaine, avoir commencé à prendre des mesures pour restreindre l’entrée sur son territoire de responsables libanais impliqués dans le blocage politique en cours ou la corruption qui mine le Liban.
Au Liban, le chef de la diplomatie française a rencontré le président libanais, Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berri et Saad Hariri, désigné en octobre dernier pour former un nouveau gouvernement.
« Je suis ici pour éviter ce suicide collectif orchestré par certains », a-t-il à l’issue de ces rencontres, renouvelant son soutien au peuple libanais et appelant à la fin du blocage politique.
(Ellen Francis; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
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