Philippines: Ferdinand Marcos Jr exclut un retour au sein de la CPI
MANILLE (Reuters) – Le président Ferdinand Marcos Junior a exclu lundi que les Philippines réintègrent la Cour pénale internationale (CPI), alors que cette dernière envisage de reprendre son enquête sur la sanglante « guerre contre la drogue » du précédent gouvernement.
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Les Philippines se sont retirées de la CPI en 2019. Le président de l’époque, Rodrigo Duterte, l’avait accusée de lui porter préjudice en entamant une enquête préliminaire sur des milliers de meurtres commis par la police.
« Les Philippines n’ont pas l’intention de réintégrer la CPI », a déclaré Ferdinand Marcos Jr aux journalistes, ajoutant qu’il a rencontré la semaine dernière son équipe juridique pour discuter de la reprise de l’enquête de la CPI.
La CPI, dont le siège est à La Haye, a suspendu son enquête en novembre à la demande des Philippines, qui ont déclaré qu’elles mettaient en œuvre leurs propres enquêtes et poursuites.
Selon les règles de la CPI, celle-ci est compétente pour enquêter sur les crimes commis lorsqu’un pays était membre, mais uniquement si son système de justice pénale ne peut ou ne veut pas le faire lui-même.
Avant sa victoire électorale en mai, Ferdinand Marcos Jr avait indiqué qu’il ne soutiendrait pas une enquête de la CPI sur les crimes présumés commis par Rodrigo Duterte. La fille de l’ancien président, l’influente Sara Duterte-Carpio, était la colistière de Ferdinand Marcos. Elle est actuellement vice-présidente.
Rodrigo Duterte a remporté les élections de 2016 en promettant d’éradiquer la criminalité et de tuer des milliers de trafiquants de drogue. Il a mené une répression féroce au cours de laquelle les registres officiels montrent que la police a tué 6.252 personnes, en état de légitime défense selon les autorités.
Les militants accusent toutefois la police d’exécuter massivement des trafiquants et des consommateurs de drogue, des milliers de meurtres n’étant pas comptabilisés dans le décompte officiel. La police et le gouvernement de Rodrigo Duterte ont nié toute implication et tout acte répréhensible.
(Reportage Neil Jerome Morales, version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)