Pays-Bas : Début des délicates négociations en vue d’une coalition gouvernementale
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Toby Sterling et Bart H. Meijer
AMSTERDAM (Reuters) – Les chefs de file des partis politiques néerlandais se sont réunis vendredi pour la première fois depuis la victoire de la formation d’extrême-droite Parti pour la liberté (PVV), dirigée par Geert Wilders, aux élections législatives, afin d’entamer la formation d’une coalition gouvernementale qui s’annonce difficile.
Défiant toutes les prévisions, le PVV a remporté 37 sièges sur 150 lors du scrutin organisé mercredi, loin devant les 25 sièges obtenus par l’alliance de gauche dirigée par l’ancien Commissaire européen Frans Timmermans et les 24 sièges du Parti libéral (VVD) du Premier ministre sortant Mark Rutte.
Geert Wilders a confirmé jeudi aux médias néerlandais son intention de prendre la tête d’un futur gouvernement et d’organiser un référendum sur une éventuelle sortie des Pays-Bas de l’Union européenne (UE), dont ils sont pourtant membres fondateurs.
Les positions radicales de Geert Wilders, farouche détracteur de l’UE et de l’islam, sont rejetées par les autres partis avec lesquels il va être contraint de s’entendre s’il veut former une coalition gouvernementale.
Geert Wilders devra convaincre au moins deux ou trois partis de le rejoindre afin de créer un gouvernement. Le VVD et le Nouveau contrat social (NSC), un parti centriste naissant, sont les candidats les plus probables.
Ces deux partis sont largement pro-Européens et ont explicitement indiqué que la question de l’adhésion à l’UE n’était pas négociable, tout comme le respect de la liberté religieuse et l’État de droit, s’ils venaient à former le premier gouvernement néerlandais mené par l’extrême droite.
En arrivant à la réunion vendredi, la dirigeante du VVD, Dilan Yesilgoz, a déclaré aux journalistes que son parti ne rejoindrait pas un gouvernement d’extrême droite, mais qu’il envisagerait de lui offrir un soutien extérieur.
« Toutefois, nous agirons pour qu’un gouvernement de centre-droit soit possible », a-t-elle déclaré. « Nous soutiendrons les propositions constructives ».
Geert Wilders a qualifié ce refus de « très décevant ».
Le chef du NSC, Pieter Omtzigt, a pour sa part indiqué que les remarques qu’il avait faites le soir des élections avaient été interprétées à tort comme une garantie qu’il était prêt à rejoindre une coalition menée par Geert Wilders.
« D’après ce que je vois, j’ose dire que ce ne sera pas la formation la plus facile que nous ayons jamais eue », a-t-il déclaré.
Les chefs de file des partis se sont entrenus vendredi avec la présidente du Parlement, Vera Bergkamp, qui a jugé les discussions « constructives ». Gom van Strien, sénateur du PVV, a été nommé comme « explorateur » pour consulter les différentes formations sur les perspectives de coalition.
(Reportage Toby Sterling et Bart Meijer, version française Nathan Vifflin et Augustin Turpin, édité par Blandine Hénault)
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