Le président sud-coréen Yoon Suk-yeo proclame la loi martiale
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVSEOUL (Reuters) – Le président sud-coréen Yoon Suk-yeo a décrété mardi la loi martiale en accusant les partis d’opposition d’avoir pris en otage le processus parlementaire, lors d’un discours surprise diffusé en direct dans la soirée sur la chaîne de télévision YTN.
Cette décision a provoqué une onde de choc dans le pays qui n’a pas connu de loi martiale depuis 1980 et dont le régime est considéré comme démocratique. Le won coréen a fortement chuté par rapport au dollar américain dans son sillage.
« Je déclare la loi martiale pour protéger la République de Corée libre de la menace des forces communistes nord-coréennes, pour éradiquer les abjectes forces anti-étatiques pro-nord-coréennes qui mettent à sac la liberté et le bonheur de notre peuple, et pour protéger l’ordre constitutionnel libre », a déclaré Yoon Suk-yeo, issu du Parti conservateur.
Il n’a cependant pas cité de menace spécifique de la part de la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, se concentrant plutôt sur ses adversaires politiques sur le plan intérieur.
L’armée, citée par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, a annoncé par la suite certaines des mesures mises en places dans le cadre de la loi martiale, dont l’interdiction des activités du Parlement et des partis politiques. Les médias et les éditeurs passent sous contrôle du commandement chargé de l’application de la loi martiale.
« Des chars, des véhicules blindés de transport de troupes et des soldats armés de fusils et de couteaux dirigeront le pays », a dénoncé Lee Jae-myung, chef du Parti démocrate, le parti d’opposition majoritaire au Parlement, lors d’une allocution diffusée en ligne. « L’économie de la République de Corée s’effondrera irrémédiablement. Mes chers concitoyens, venez à l’Assemblée nationale », a-t-il exhorté.
Pour justifier sa décision, le président a notamment cité une motion présentée cette semaine par le Parti démocrate visant à destituer certains des principaux procureurs du pays et son rejet du budget présenté par le gouvernement.
Le Parti démocrate a présenté la semaine dernière un plan visant à réduire de 4.000 milliards de wons (2,65 milliards d’euros) le budget proposé par le gouvernement pour 2025.
Quelque 28.500 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud pour la protéger du Nord. La Maison blanche et un porte-parole du commandement militaire américain n’ont pas répondu aux demandes de commentaire.
(Reportage Jack Kim, Ju-min Park, Hyunsu Yim et Josh Smith, version française Kate Entringer)