Le Guatemala vote pour se choisir un nouveau président
GUATEMALA CITY (Reuters) – Les Guatémaltèques se rendent aux urnes ce dimanche pour un second tour de l’élection présidentielle dont beaucoup espèrent qu’il mettra un terme au recul démocratique constaté sous les récentes administrations.
Les derniers sondages donnent l’avantage à Bernardo Arevalo, 64 ans, candidat progressiste engagé contre la corruption, qui pourrait l’emporter face à l’ancienne première dame Sandra Torres, 67 ans.
Si ce résultat se confirme, il pourrait annoncer l’avènement d’une nouvelle ère pour le pays de 17 millions d’habitants où le pouvoir a été accusé de favoriser corruption et autoritarisme ces dernières années.
Le nouveau président du Guatemala prendra le pouvoir dans un pays marqué par la violence et l’insécurité alimentaire, ce qui provoque des vagues migratoires, en particulier vers les États-Unis.
L’élection est surveillée de près par la communauté internationale, notamment à Washington, après les tentatives de certains responsables de retirer de la course Bernardo Arevalo et son parti, Semilla.
Sa deuxième place surprise lors du premier tour de scrutin en juin a conduit des opposants à exiger des recomptages, ce qui a retardé la publication des résultats officiels. Son parti a été brièvement suspendu à la demande d’un procureur, puis rétabli par la plus haute juridiction du pays.
Le président sortant, Alejandro Giammattei, s’est engagé en faveur d’un vote et d’une transition ordonnés.
Mais de nombreux Guatémaltèques restent sceptiques au vu des décisions prises ces dernières années par le gouvernement d’expulser des enquêteurs d’un organisme anti-corruption soutenu par l’Onu et de cibler des juges et des militants anti-corruption, dont beaucoup se sont exilés.
Le procureur général qui a appelé à la suspension du parti Semilla avait été placé par le département d’État américain sur la liste Engel des « acteurs corrompus et antidémocratiques ».
Selon l’Organisation des États américains (OEA), 86 observateurs électoraux ont été déployés dans le pays.
« Il est essentiel que les citoyens puissent s’exprimer librement avec toutes les garanties et que leurs expressions soient respectées », a déclaré samedi Eladio Loizaga, chef de la mission de l’OEA au Guatemala.
Les bureaux de vote fermeront à 18h00, heure locale (12h00 GMT).
Le président élu devrait prendre ses fonctions le 14 janvier, mais les experts s’attendent à voir les résultats contestés.
(Reportage Cassandra Garrison à Guatemala City, avec Herbert Villarraga; version française Elizabeth Pineau)