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Le cessez-le-feu en vigueur, les premières otages libérées sont en Israël

par Maayan Lubell, Emily Rose, Nidal al-Mughrabi et James Mackenzie

JERUSALEM/CAIRE (Reuters) -Les trois premières otages détenues aux mains du Hamas ont été libérées dimanche et ont retrouvé le territoire israélien, au premier jour de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le groupe islamiste, mettant au moins provisoirement un terme à un conflit entamé il y a 15 mois.

Selon des images télévisées diffusées en direct, trois femmes otages sont sorties d’un véhicule entouré d’hommes armés du Hamas avant de pénétrer dans une voiture du Comité international de la Croix-Rouge.

La Croix-Rouge a indiqué à Israël que les trois femmes étaient en bonne santé, a déclaré à Reuters un responsable israélien.

Peu après, l’armée israélienne a déclaré avoir récupéré les trois otages qui ont retrouvé leurs mères en territoire israélien.

Les otages ont été identifiées par le bureau du Premier ministre comme étant Romi Gonen, Doron Steinbrecher et Emily Damari, conformément à une liste publiée plus tôt par le Hamas.

A Tel-Aviv, des centaines de personnes rassemblés devant le siège du ministère de la Défense ont applaudi et se sont embrassées quand un écran géant a diffusé les images en direct de la libération des otages.

Dans le même temps, des hommes armés du Hamas ont défilé dans la ville de Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza, salués par la foule.

En Cisjordanie occupée, des bus attendaient de transporter des prisonniers palestiniens détenus dans des établissements israéliens. Selon le Hamas, 69 femmes et 21 adolescents doivent être libérés en échange des otages.

La trêve est entrée en vigueur avec du retard à 9h15 GMT, Israël accusant le groupe islamiste d’être à l’origine du retard de la mise en application de l’accord de trêve, le Hamas tardant à publier la liste des otages libérés dimanche.

Le Hamas a déclaré que des raisons « techniques » étaient à l’origine du retard, sans plus de précisions.

Un responsable palestinien, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a attribué ce retard aux bombardements aériens et terrestres israéliens, estimant qu’il était matériellement difficile d’envoyer la liste aux médiateurs.

Des frappes aériennes, des tirs d’artillerie et des attaques de chars israéliens se sont poursuivis dans le nord de la bande de Gaza après 6h30 GMT, heure initiale de l’entrée en vigueur de la trêve, ont indiqué des secouristes basés à Gaza.

Cette offensive a tué au moins 13 Palestiniens et fait des dizaines de blessés avant que le cessez-le-feu n’entre effectivement en vigueur à 9h15 GMT, ont noté les secouristes. L’armée israélienne, de son côté, a déclaré avoir mené des frappes aériennes et d’artillerie contre des « cibles terroristes ».

Dans l’enclave palestinienne, des habitants et un membre du personnel médical de Gaza ont déclaré qu’ils n’avaient pas vu de signes de nouveaux combats ou de nouvelles frappes militaires depuis environ une demi-heure avant l’entrée en vigueur de l’accord.

Le président américain Joe Biden a salué la trêve dans la bande de Gaza.

« Aujourd’hui à Gaza, les armes se sont tues », a-t-il déclaré à l’occasion de son dernier jour à la Maison blanche.

La branche armée du Hamas, les Brigades Al Qassam, a affirmé vouloir respecter les termes de l’accord tout en mettant en garde Israël.

« Tout dépend de l’engagement de l’ennemi (…) Toute violation de la part de l’occupation (Israël) mettrait le processus en danger », a déclaré le porte-parole du groupe, Abu Ubaida.

FIN DE LA GUERRE À GAZA?

L’accord de cessez-le-feu de 42 jours, très attendu, pourrait ouvrir la voie à la fin de la guerre à Gaza, qui a déclenché une vague de combats au Moyen-Orient opposant Israël et ses alliés occidentaux à l’Iran et aux groupes paramilitaires soutenus par Téhéran, notamment le Hamas, le Hezbollah libanais, les Houthis du Yémen et les milices irakiennes.

L’accord négocié au Qatar prévoit une première phase comprenant une trêve initiale de six semaines accompagnée de la libération des 33 des 98 otages enlevés par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre 2023. En contrepartie, Israël libérera près de 2.000 Palestiniens de ses prisons.

Parmi les 33 otages libérés lors de cette première phase, figurent deux Français, Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi, selon l’Elysée, qui rapporte qu’Emmanuel Macron s’est entretenu samedi avec les familles des deux otages.

« Le chef de l’Etat a assuré à leurs familles que tous les services de l’Etat sont mobilisés pour travailler à leur libération depuis le 7 octobre, en pleine coordination avec les médiateurs et l’État d’Israël. »

Dans l’enclave palestinienne, des milliers de Palestiniens sont descendus dimanche dans les rues de la bande de Gaza après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas, certains pour se réjouir, d’autres pour se rendre sur les tombes de leurs proches, tandis que beaucoup avaient hâte de découvrir ce qu’il était advenu de leur logement.

Dans les heures qui ont précédé l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, de longues files de camions transportant du carburant et de l’aide humanitaire se sont formées aux postes-frontières. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué avoir entamé la traversée de la frontière dimanche matin.

L’accord prévoit que 600 camions d’aide seront autorisés à entrer dans la bande de Gaza chaque jour pendant les six premières semaines du cessez-le-feu, dont 50 camions transportant du carburant.

DÉMISSION

En Israël, cet accord ne fait pas l’unanimité, au sein même du gouvernement. Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et deux autres ministres de son parti nationaliste-religieux ont démissionné du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu en raison de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, a annoncé dimanche leur formation politique.

Le parti Otzma Yehudit a dit ne plus faire partie de la coalition au pouvoir en Israël sans toutefois chercher à faire tomber le gouvernement de Benjamin Netanyahu.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a pour sa part menacé dimanche de quitter le gouvernement de coalition si Israël mettait fin à la guerre contre le Hamas à Gaza.

Bezalel Smotrich dirige le Parti national religieux, une formation d’extrême droite faisant partie du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le Hamas, qui contrôle l’enclave côtière assiégée de Gaza, a déclenché la guerre en attaquant des villes du sud d’Israël le 7 octobre 2023, tuant quelque 1.200 personnes et prenant environ 250 otages. La plupart d’entre eux ont été libérés ou tués depuis.

Par ailleurs, 400 soldats israéliens ont été tués au combat dans la bande de Gaza.

Le bombardement de Gaza par Israël en représailles contre le Hamas a tué près de 47.000 Palestiniens, selon des responsables de la santé basés à Gaza. Parmi eux figurent des milliers de combattants du Hamas et les principaux chefs militaires du groupe, mais le bureau des droits de l’homme des Nations unies affirme que la majorité des décès qu’il a vérifiés concernent des femmes et des enfants.

L’assaut a détruit les infrastructures du territoire et fait de la quasi-totalité de ses 2,3 millions d’habitants des sans-abri.

(Reportage James Mackenzie, Maayan Lubell, Emily Rose, Andrew Mills, Menna Alaa al-Din, Nidal al-Mughrabi, Alexander Cornwell; rédigé par John Davison; version française Claude Chendjou)

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