L’Ukraine affirme avoir frappé une raffinerie russe dans une vaste attaque de drones
KIYV (Reuters) – L’Ukraine a annoncé vendredi avoir pris pour cible une raffinerie russe ainsi qu’une usine de fabrication de microprocesseurs lors d’une vaste attaque de drones ayant visé plusieurs régions de Russie.
La Russie avait annoncé plus tôt avoir repoussé une attaque de drones ukrainiens au cours de la nuit mais selon quatre sources industrielles, l’attaque de Kyiv a endommagé l’une des plus anciennes raffineries russes, à Riazan, au sud-est de Moscou.
L’attaque a provoqué un incendie sur le site de stockage de pétrole de la raffinerie et endommagé des équipements, notamment une plateforme de chargement ferroviaire et une unité d’hydrotraitement utilisée pour éliminer les impuretés des produits raffinés, ont indiqué les sources.
Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre de la fumée et des flammes entourant la raffinerie de Riazan et des personnes semblant fuir les lieux. Reuters a pu confirmer le lieu de la vidéo mais pas sa date.
Cette attaque de drones ukrainiens sur la Russie semble être l’une des plus importantes menées par Kyiv depuis le début du conflit, il y a bientôt trois ans.
Selon le ministère russe de la Défense, 121 drones ukrainiens ont été lancés contre 13 régions, dont la capitale Moscou – 20 drones ont ciblé la seule région de Riazan.
L’armée ukrainienne a pour sa part déclaré que ses drones avaient frappé des installations pétrolières à Riazan et une usine de production de microélectronique dans la région de Briansk, dans l’ouest de la Russie, précisant que les sites visés étaient impliqués dans l’approvisionnement de l’armée russe.
Selon l’agence Tass, qui cite un communiqué de l’usine de microprocesseurs Kremniy El, l’attaque a endommagé des installations de production et un entrepôt. L’alimentation électrique a été interrompue et la production suspendue.
Aucune victime n’a été signalée.
Le ministère russe de la Défense a fait savoir que six autres drones avaient été détruits au-dessus de la région de Moscou et un au-dessus de la capitale elle-même.
D’autres drones ont visé les régions frontalières de Briansk et de Belgorod ainsi que la péninsule de Crimée annexée par la Russie. Les oblasts de Saratov, Rostov, Voronej, Toula, Orel et Lipetsk et Koursk ont également été visées.
Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a déclaré que les défenses aériennes avaient intercepté des attaques de drones ukrainiens sur quatre sites autour de la capitale, sans causer de victimes ni de dégâts majeurs.
ATTAQUE RUSSE À KYIV
L’armée de l’air ukrainienne a pour sa part annoncé vendredi avoir abattu 25 des 58 drones lancés par la Russie au cours de la nuit. Selon le ministère ukrainien de l’Intérieur, des débris de drones ont tué deux hommes et une femme dans la région de Kyiv et une autre personne a été blessée.
L’attaque russe a également endommagé un immeuble résidentiel, huit maisons, des bâtiments commerciaux et plusieurs voitures, ont indiqué des responsables de la région de Kyiv.
Alors que le conflit entrera le 24 février dans sa quatrième année, Moscou intensifie ses frappes aériennes contre l’Ukraine, en envoyant des dizaines de drones presque chaque nuit.
Selon les autorités ukrainiennes, les forces russes ont lancé plus de 7.000 drones contre l’Ukraine en 2024, soit au moins deux fois plus qu’en 2023.
Vendredi, le président russe Vladimir Poutine s’est de nouveau dit ouvert à des discussions avec son homologue américain Donald Trump, qui s’est engagé à résoudre rapidement le conflit ukrainien sans préciser de quelle façon.
Vladimir Poutine a évoqué une rencontre avec Donald Trump pour discuter des prix de l’énergie et de l’Ukraine. Sur ce dernier sujet, il a estimé que des négociations étaient compliquées par le fait que le président ukrainien Volodimir Zelensky avait signé un décret l’empêchant de mener des discussions avec lui.
(Reportage par le bureau de Reuters à Moscou et Ronald Popeski; avec la contribution de Olena Harmash à Kyiv, rédigé par Andrew Osborn à Londres et Ronald Poleski ; version française Diana Mandia et Blandine Hénault, édité par Sophie Louet)