Gaza-Israël bloque l’aide humanitaire, le Hamas dénonce un « chantage »
par Emily Rose et Nidal al-Mughrabi
LE CAIRE (Reuters) -Israël a bloqué dimanche l’entrée de camions humanitaires dans la bande de Gaza, alors que la première phase du cessez-le-feu entre l’Etat hébreu et le Hamas prend fin et que les divergences perdurent sur la suite à donner.
« Israël n’autorisera pas de cessez-le-feu sans la libération de nos otages », a dit le bureau de Benjamin Netanyahu lors de l’annonce de la suspension de toutes les livraisons de biens et de fournitures dans la bande de Gaza.
Plus que jamais, le Journal Chrétien a besoin de vos dons pour agir !
« Si le Hamas persiste dans son refus, il y aura des conséquences supplémentaires. »
Le Hamas a qualifié cette décision de « chantage bon marché », exhortant les médiateurs à contraindre Israël à mettre fin aux mesures punitives contre Gaza.
« Nous appelons les médiateurs à faire pression pour que l’occupation respecte ses obligations dans le cadre de toutes les phases de l’accord », a déclaré le groupe islamiste.
Réagissant à l’annonce de la suspension de la livraison de biens dans l’enclave palestinienne, le dirigeant du Hamas Sami Abu Zuhri a déclaré à Reuters que cette décision allait avoir des conséquences sur les négociations, ajoutant que le groupe islamiste ne « répond pas à la pression ».
Signe de la fragilité de l’accord de cessez-le-feu, des responsables médicaux de la bande de Gaza ont annoncé que des tirs israéliens ont tué quatre Palestiniens dans différentes attaques dans le nord et le sud de l’enclave.
L’armée israélienne a déclaré que des « suspects » avaient été identifiés près de ses soldats dans le nord de Gaza et qu’ils avaient planté une bombe. Une attaque aérienne a été lancée pour « éliminer la menace », a ajouté l’armée israélienne.
Les deux parties divergent sur la suite à donner après la fin dela première phase de l’accord de cessez-le-feu.
La première phase prévoyait la remise de 33 otages israéliens en échange de quelque 2.000 prisonniers et détenus palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes. Les combats ont été interrompus et les troupes israéliennes se sont retirées de certaines positions à Gaza.
Le bureau de Benjamin Netanyahu a fait savoir plus tôt qu’Israël allait adopter la proposition soumise par l’émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, visant à instaurer un cessez-le-feu temporaire dans la bande de Gaza pour les périodes du Ramadan et de la Pâque juive.
La proposition présentée par Steve Witkoff prévoit que la moitié des otages détenus à Gaza, vivants et morts, soient libérés le premier jour du cessez-le-feu, a indiqué le cabinet de Benjamin Netanyahu. Les otages restants seront libérés lorsqu’un accord de cessez-le-feu permanent sera trouvé.
Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a déclaré samedi que le mouvement palestinien rejetait la « formulation » d’Israël visant à prolonger la première phase du cessez-le-feu à Gaza, mais n’a pas explicitement mentionné la proposition de Steve Witkoff.
Des sources égyptiennes ont rapporté vendredi que la délégation israélienne au Caire cherchait à étendre la première phase de l’accord de cessez-le-feu alors que le Hamas voulait passer à la seconde phase.
Selon les cadres de l’accord, la deuxième phase doit encadrer les négociations sur la libération des 59 otages restant, le retrait total de l’armée israélienne de l’enclave palestinienne et une fin totale de la guerre.
Cependant, les négociations n’ont jamais réellement débuté et Israël a conditionné l’arrêt des combats au retour de tous les otages.
(Avec Jaidaa Taha; version française Camille Raynaud et Zhifan Liu)
Vous aimez nos publications ? Engagez-vous !
Les systèmes politiques et médiatiques ont besoin que s'exercent des contre-pouvoirs. Une majorité de journaux, télévisions et radios appartiennent à quelques milliardaires ou à des multinationales très puissantes souhaitant faire du profit, privant les citoyens d’un droit fondamental : avoir accès à une information libre de tout conflit d’intérêt.Le Journal Chrétien, service de presse en ligne bénéficiant d’un agrément de la Commission paritaire des publications et agences de presse du Ministère de la Culture, assure un contre-pouvoir à l’ensemble des acteurs sociaux, en vérifiant les discours officiels, en décryptant l'actualité, en révélant des informations de première importance ou en portant le témoignage des dominés.