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Le Conseil suisse des religions s’oppose à l’interdiction de la burka

Le 25 janvier, les représentants des grandes communautés religieuses de Suisse ont annoncé en conférence de presse rejeter à l’unanimité l’initiative populaire «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage», en votation le 7 mars. Ils saluent en outre le contre-projet indirect du Conseil fédéral et du Parlement.

C’est au nom de la liberté personnelle, de laquelle découle la liberté de religion, que le Conseil suisse des religions (CSR) s’est prononcé, ce 25 janvier, contre l’initiative populaire «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage», soumise en votation le 7 mars prochain. «De la même manière que nous avions pris position lors de l’initiative sur les minarets, nous nous devions d’agir de même aujourd’hui face à une initiative qui vise à la réduction de la liberté religieuse et cible ouvertement une communauté en particulier», s’est expliqué Harald Rein, l’évêque de l’Église catholique chrétienne de Suisse et président du CSR, en ouverture de la conférence de presse virtuelle du CSR. Et de préciser que la liberté religieuse est un droit humain qui protège également les différentes pratiques religieuses, telles que les prescriptions vestimentaires. Ainsi, ce ne sont «pas seulement les croyances, mais aussi leurs expressions qui doivent être respectées», insiste-t-il.

Le Conseil suisse des religions (CSR) s’oppose donc à l’unanimité à l’initiative, soulignant en outre que celle-ci ne résoudrait en aucun cas les problèmes en lien avec la radicalisation, mais placerait au contraire certaines femmes dans une position de double injonction contradictoire, entre exigence religieuse de se couvrir le visage et obligation étatique de le dévoiler. «Si on ne peut se prémunir qu’il n’y ait en Suisse aucune femme qui soit contrainte par sa famille ou sa communauté à se couvrir le visage, nous sommes convaincus que cette interdiction n’est cependant pas la voie pour les aider», formule à son tour Rita Famos, présidente de l’Église évangélique réformée de Suisse. La protestante rappelle d’ailleurs que la loi actuelle permet déjà de lutter contre les situations de contrainte lorsque c’est le cas, et que dans les autres, «le respect de la liberté individuelle est primordial».

Initiative disproportionnée et contre-productive

Montassar BenMrad, président de la Fédération d’organisations islamiques en Suisse, tient à souligner par ailleurs que les femmes intégralement voilées représentent en Suisse une infime minorité: «Il existe plusieurs études sur le sujet, dont une en particulier de l’Université de Lucerne. Ces femmes seraient au nombre d’une petite trentaine en Suisse, et les chercheurs ont pu démontré qu’elles avaient opté pour cette pratique vestimentaire uniquement par conviction personnelle», affirme-t-il. En outre, pointe-t-il, «l’interdiction a plutôt tendance à radicaliser ces personnes, on a pu observer ce phénomène dans d’autres pays». Pour la réformée Rita Famos, le respect de la liberté individuelle doit rester primordial dans ce débat.

Le président de la Coordination des organisations islamiques suisses Farhad Afshar observe quant à lui que «ce sont surtout les convertis ainsi que les musulmans de deuxième voire de troisième génération qui adhèrent au voile intégral. Ils sont en recherche de leur identité et deviennent alors excessifs dans leurs pratiques religieuses.» Pour autant, estime-t-il, «si la Suisse se veut être un modèle de paix entre les religions, l’État se doit de rester neutre vis-à-vis de celles-ci». Et d’asséner: «Il s’agit là autant d’une question d’égalité que de liberté. Quand on commencer à créer des lois qui ciblent une communauté particulière, ce n’est pas digne de nos pays démocratiques et contraire au vivre-ensemble.»

Le Conseil suisse des religions se range donc derrière le contre-projet indirect du Conseil fédéral et du Parlement, qui prescrit le retrait du vêtement couvrant dissimulant le visage qu’à des fins d’identification de la personne par les autorités.

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