Suède: Anders Tegnell obtient un poste à l’OMS
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Anders Tegnell, l’homme derrière la stratégie controversée de non-confinement de la Suède pendant la pandémie de COVID-19, se retire de son poste d’épidémiologiste en chef pour rejoindre l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), a annoncé mercredi l’Agence de santé suédoise.
Le médecin de 65 ans va intégrer un groupe d’experts de l’OMS en charge de coordonner la campagne de vaccination contre le COVID-19 avec les organismes de santé et de vaccination.
Anders Tegnell, devenu au fil d’interventions presque quotidiennes le visage de la pandémie en Suède, est une figure très décriée dans le pays, au point qu’il a dû bénéficier d’une protection policière après avoir reçu des menaces de mort.
Il a aussi ses partisans: son visage a figuré sur des T-shirts portant le slogan « In Tegnell we trust » (« nous croyons en Tegnell ») et certains sont même allés jusqu’à se faire tatouer son visage.
Plus de 17.000 personnes sont mortes en lien avec le COVID-19 en Suède, ce qui représente beaucoup plus de décès par habitant que dans les pays nordiques voisins mais moins que dans de nombreux autres pays européens qui ont opté pour des mesures de confinement.
Lorsque le coronavirus responsable du COVID-19 s’est répandu en Europe en 2020, la Suède s’est distinguée en optant pour des mesures légères et volontaires, contrairement à la majorité des pays qui ont choisi un confinement strict. Les écoles suédoises sont restées ouvertes et la plupart des restaurants, bars et autres commerces n’ont jamais fermé. Les masques n’ont jamais été recommandés.
Selon Anders Tegnell, les mesures de confinement n’étaient pas viables et l’épidémiologiste a jugé que des mesures volontaires pouvaient avoir des résultats similaires sans peser sur la confiance de la population envers les autorités.
Cependant, lorsque le nombre de décès a rapidement dépassé celui des autres pays scandinaves, ses détracteurs ont dénoncé l’absence de mesures plus strictes.
Une commission, nommée par le gouvernement sous la pression de l’opposition, a conclu ce mois-ci que les mesures prises au début de la pandémie avaient été insuffisantes. Elle a toutefois jugé que les libertés individuelles avaient été respectées et que la stratégie volontaire avait été globalement justifiée.
(Reportage Johan Ahlander, version française Lou Phily, édité par Blandine Hénault)