L’UE dévoile son agenda pour sortir de la dépendance énergétique
Les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont annoncé vendredi des investissements « significatifs » pour sortir de la dépendance énergétique et alimentaire, et assurer la défense de l’UE, à l’issue d’un sommet informel tenu les 10 et 11 mars, à Versailles, dans un contexte de crise marqué par le conflit russo-ukrainien.
« Avec cette crise, nous mesurons combien notre alimentation, notre énergie, notre défense sont aussi des sujets de souveraineté », a déclaré lors d’une conférence de presse le président français Emmanuel Macron, en compagnie du président du Conseil européen Charles Michel, et de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Sortir de cette dépendance du gaz et du pétrole russe d’ici à 2027, suppose des investissements nouveaux, des équipements nouveaux et une stratégie qui va renforcer des choix qui ont été faits, notamment en matière d’énergie renouvelable et du nucléaire, a dit M. Macron. La Commission européenne a été mandatée à cet effet à proposer d’ici la mi-mai une alternative à cette dépendance énergétique.
La commission travaillera également dans l’immédiat sur les prix au niveau européen dans les semaines à venir afin de lutter contre l’augmentation des prix du gaz, du pétrole et de l’électricité, pour protéger les consommateurs et les entreprises.
« Les prix montaient déjà avant la guerre et continuent de monter du fait de celle-ci. Ensuite nous devons aussi nous préparer à d’éventuelles sanctions qui viendront », a prévenu le président français. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont aussi annoncé qu’ils répondront au besoin de remplissage à 90% au 1er octobre de chaque année de leurs capacités de stockage de gaz afin d’éviter d’éventuelles pénuries.
Outre l’énergie, l’Europe veut bâtir son indépendance et sa souveraineté sur la stratégie alimentaire dans ce contexte de crise. « Qu’il s’agisse du blé, du maïs, l’Ukraine et la Russie sont deux marchés très importants, l’Europe est déjà déstabilisée par la guerre à cet égard. Elle le sera encore plus dans douze, dix-huit mois », a rappelé Emmanuel Macron. Fort de ce constat, les vingt-sept ont décidé de réévaluer leur stratégie de production pour défendre leur souveraineté alimentaire.
Le sommet de Versailles a aussi décidé de bâtir des filières industrielles de défense au niveau européen. « Des investissements significatifs seront nécessaires en matière défense et nous avons besoin d’une approche coordonnée. Car la guerre en Ukraine a impacté fondamentalement la sécurité de l’Europe », a déclaré de son côté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Le président du Conseil européen, Charles Michel a rappelé pour sa part que l’objectif premier de l’UE reste un retour à la paix, à commencer par un cessez-le-feu puis par un retrait des troupes. « Nous avons conscience de l’importance du moment que nous vivon(…) pour protéger la paix et la prospérité », a-t-il ajouté.