La Belgique prête à considérer une prolongation des centrales nucléaires, selon ministre
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.La Belgique devrait garder l’esprit ouvert quant à la prolongation de la durée de vie de ses dernières centrales nucléaires, a dit lundi la ministre fédérale de l’Energie, Tinne Van der Straeten, issue du parti écologiste flamand Groen, dans une volte-face provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les sept partis de la coalition gouvernementale au pouvoir à Bruxelles avaient accepté en décembre après des mois de débat un accord selon lequel la dernière centrale nucléaire du pays fermerait en 2025, à condition que cela n’entraîne pas de pénurie d’énergie.
Les Verts avaient insisté pour que la loi de 2003 prévoyant la sortie du nucléaire soit respectée tandis que le Mouvement réformateur (MR), un parti francophone d’inspiration libérale, plaidait pour le maintien en activité des deux réacteurs les plus récents. »Le plan A (la sortie du nucléaire) est prêt et faisable, mais une réévaluation est nécessaire avec l’Ukraine », a écrit Tinne Van der Straeten sur Twitter.
« Nous devons également examiner objectivement les problèmes et les obstacles liés à une prolongation. Les deux derniers réacteurs représentent 3% de notre énergie. Nous avons besoin d’une percée majeure pour 100% de notre énergie », a-t-elle ajouté.L’invasion de l’Ukraine par son voisin russe, premier fournisseur de gaz de l’Europe, a également incité l’Allemagne à reconsidérer ses projets de sortie du nucléaire et la durée de vie des centrales au charbon afin de réduire sa dépendance au gaz russe.
La Belgique, qui compte au total sept réacteurs nucléaires, n’a pas précisé comment elle allait remplacer la capacité de ses centrales. Une option aurait été de construire davantage de centrales alimentées au gaz.
Les deux réacteurs nucléaires belges les plus récents sont opérés par Engie et représentent près de la moitié de la production d’électricité du pays.
Le gouvernement a indiqué qu’il prendrait une décision à la mi-mars après avoir reçu des recommandations de l’opérateur du réseau électrique Elia sur les risques liés à l’abandon de l’énergie nucléaire pour l’approvisionnement en énergie.
Selon le calendrier prévu, un premier réacteur nucléaire doit être mis hors de service le 1er octobre 2022. Le démantèlement, y compris l’enlèvement des matériaux radioactifs et la démolition des bâtiments, doit être achevé d’ici 2045.
(Reportage Marine Strauss, version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)