61.000 décès attribuables à la chaleur l’été dernier en Europe, montre une étude
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Les vagues de chaleur record de l’été dernier en Europe sont vraisemblablement à l’origine de plus de 61.000 décès sur le continent, montre une étude parue lundi dans la revue Nature Medicine, qui souligne l’impréparation des gouvernements face à cette conséquence du dérèglement climatique.
Les chercheurs de plusieurs instituts de santé européens estiment que plus de 61.600 décès recensés dans 35 pays européens entre la fin mai et le début septembre 2022, lors de l’été le plus chaud en Europe jamais enregistré, sont attribuables à la chaleur.
La chaleur extrême peut provoquer la mort par hyperthermie ou aggraver des affections cardiovasculaires ou respiratoires, les personnes âgées étant les plus vulnérables.
Les chercheurs ont utilisé des modèles épidémiologiques pour analyser l’excès de mortalité toutes causes confondues et en déduire le nombre de décès directement liés à la chaleur.
Dans un rapport publié le 23 juin dernier, Santé Publique France a estimé que près de 33.000 décès enregistrés en France entre le 1er juin et le 15 septembre des années 2014 à 2022 étaient attribuables à la chaleur, dont 23.000 décès de personnes âgées de 75 ans et plus.
Les pays méditerranéens – Grèce, Italie, Portugal, Espagne – affichent le plus fort taux de mortalité, rapporté à la taille de la population.
« Les pays méditerranéens sont touchés par la désertification, les vagues de chaleur sont amplifiées durant l’été en raison de conditions plus sèches », écrit Joan Ballester, co-auteur de l’étude et professeur à l’Institut de santé mondiale de Barcelone (Instituto de Salud Global).
Lors d’une saison estivale continentale marquée par la sécheresse et de nombreux feux de forêt, le Portugal a connu un pic de température de 47°C en juillet, proche du record de 47,3°C atteint en 2003.
En nombres absolus, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne ont enregistré le plus grand nombre de décès attribués à la chaleur – respectivement 18.010, 11.324, et 8.173.
Depuis la canicule de 2003, des pays comme la France ont pris des mesures pour faire face à la chaleur extrême, mettant en place des systèmes d’alerte et de prévention ou aménageant des espaces verts pour « rafraîchir » les zones urbaines.
Mais les chercheurs jugent que la mortalité élevée liée à la chaleur de l’été dernier devrait inciter les gouvernements à renforcer encore davantage leurs dispositifs.
Les pays européens « doivent revoir leurs plans et voir ce qui ne fonctionne pas », estime Chloe Brimicombe, experte du climat à l’Université de Graz en Autriche.
(version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)
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