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Corée du Sud-Le Parlement vote la destitution du président Yoon

par Ju-min Park, Joyce Lee et Hyonhee Shin

SEOUL (Reuters) -Le Parlement sud-coréen, dirigé par l’opposition, a destitué samedi le président Yoon Suk Yeol, votant la suspension de ses fonctions officielles après sa tentative d’imposer la loi martiale au début du mois.

En vertu de la constitution, le premier ministre Han Duck-soo, nommé par Yoon Suk Yeol, devient président par intérim.

« Je donnerai toute ma force et tous mes efforts pour stabiliser le gouvernement », a déclaré Han Duck-soo à la presse.

Yoon Suk Yeol a quant à lui déclaré qu’il ferait de son mieux pour son pays, jusqu’à la dernière minute pour le pays.

« Je n’abandonnerai pas », a-t-il dit lors d’une allocution télévisée. « Je suis frustré que tous les efforts déployés jusqu’à présent soient vains. »

Yoon Suk Yeol est le deuxième président conservateur consécutif à être destitué en Corée du Sud après Park Geun-hye, en 2017. Il avait échappé samedi dernier à une première motion de destitution après un boycott du scrutin par des membres de son parti, le Parti du pouvoir populaire (PPP).

Des manifestants favorables à la destitution du président ont laissé éclater leur joie près du parlement en apprenant la nouvelle. Des partisans de Yoon Suk Yeol se sont en revanche rapidement dispersés.

La motion de destitution a été adoptée après que des membres du PPP ont rejoint les partis d’opposition, qui contrôlent 192 des 300 sièges de l’assemblée nationale, leur permettant de franchir le seuil de deux tiers nécessaire à la destitution.

Un total de 204 députés ont voté en faveur de la motion et 85 contre, avec également trois abstentions et huit bulletins nuls.

Bien que suspendu, Yoon Suk Yeol reste pour le moment en fonction. La Cour constitutionnelle décidera au cours des six prochains mois s’il y a lieu de le destituer.

S’il est effectivement démis de ses fonctions, des élections anticipées seront organisées.

Yoon Suk Yeol avait proclamé la loi martiale en Corée du Sud le 3 décembre, une décision qui a plongé la quatrième économie d’Asie et l’un des principaux alliés militaires des Etats-Unis dans la plus grave crise politique que le pays ait connue depuis des décennies.

Yoon Suk Yeol, qui est sous le coup d’une enquête pénale liée à cette décision, a justifié son décret par la nécessité de lutter contre ce qu’il a qualifié de « forces antiétatiques » et contre une opposition obstructionniste.

Le président a ensuite annulé cette mesure après que le Parlement a défié les troupes et la police pour voter contre le décret. Il s’est aussi excusé, tout en défendant sa décision et en résistant aux appels à la démission.

(Reportage complémentaire de Josh Smith, Hyunsu Yim et Jack Kim, version française Camille Raynaud et Benjamin Mallet)

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