Climat, COVID-19 et économie au menu du G20 de Rome
par Crispian Balmer et Jan Strupczewski
ROME (Reuters) – Les chefs d’État et de gouvernement des 20 plus grandes économies mondiales ont entamé samedi deux jours de négociations au cours desquelles ils ont reconnu que les changements climatiques constituaient une menace pour l’avenir de l’humanité, sans prendre toutefois de nouveaux engagements radicaux pour maîtriser le réchauffement de la planète.
Selon un projet de communiqué consulté par Reuters, les responsables du G20 ne prévoient qu’un renforcement à la marge des engagements en matière d’action climatique, tout en ne fixant pas de nouveaux objectifs stricts qui, selon les organisations environnementales, sont essentiels pour éviter une catastrophe.
Le Premier ministre italien Mario Draghi a accueilli les dirigeants à leur arrivée, dont le président américain Joe Biden et le Premier ministre indien Narendra Modi, pour le premier sommet du G20 en présentiel depuis deux ans, alors que la pandémie de COVID-19 commence à marquer le pas.
Les présidents chinois et russe n’ont toutefois pas fait le déplacement, en raison d’une reprise de la pandémie dans leurs pays respectifs. Leur absence sur place réduit les chances d’avancées majeures sur l’environnement avant le prochain sommet COP26 qui s’ouvre lundi à Glasgow, jugé vital pour faire face à la menace du réchauffement climatique.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a reconnu que les discussions à Rome et à Glasgow seraient difficiles, mais il a averti que, sans action courageuse, la civilisation actuelle pourrait s’effondrer aussi rapidement que l’ancien empire romain, ouvrant la voie à un nouvel âge des ténèbres.
« Il sera très, très difficile de parvenir à l’accord dont nous avons besoin », a-t-il déclaré à la presse, tôt samedi.
Le projet de communiqué final indique que les pays du G20, qui représentent jusqu’à 80% des émissions mondiales de carbone, intensifieront leurs efforts pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius – le niveau jugé nécessaire par les scientifiques pour éviter des scénarios climatiques catastrophiques.
La déclaration indique également que les dirigeants du G20 ont reconnu « l’importance capitale » de parvenir à des émissions nettes de carbone nulles d’ici le milieu du siècle, un objectif que certains des plus grands pollueurs de la planète n’ont toujours pas atteint.
VACCINS ET TAXES
Alors que le débat sur le climat dominera à Rome, une grande partie de la première journée du sommet sera consacrée à la crise sanitaire du COVID-19 et à la reprise économique.
Les craintes liées à la hausse des prix de l’énergie et aux pénuries frappant les chaînes d’approvisionnement seront également abordées.
Le G20 devrait également approuver les projets visant à vacciner 70% de la population mondiale contre le COVID-19 d’ici à la mi-2022 et à créer une structure dédiée ayant vocation à préparer la lutte contre les futures pandémies.
Joe Biden va appelé pour sa part les principaux pays producteurs d’énergie du G20, notamment la Russie et l’Arabie saoudite, à augmenter leur production afin de conforter la reprise économique mondiale, a déclaré un haut responsable de l’administration américaine.
Difficile toutefois pour le président américain de présenter les Etats-Unis comme le bon élève en matière climatique, faute d’avoir convaincu l’ensemble du camp démocrate de soutenir son plan d’investissement de 1.850 milliards de dollars dans l’économie et l’environnement.
Comme à chaque sommet du G20, de nombreuses réunions bilatérales sont prévues, notamment entre les dirigeants des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la France sur l’Iran.
(Jan Strupczewski, rédigé par Gavin Jones; verson française Jean-Michel Bélot)
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