Céréales: L’UE, l’Onu et l’Otan exhortent Moscou à revenir sur sa décision
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par Pavel Polityuk et Michelle Nichols
KYIV/NEW YORK (Reuters) – L’Union européenne, l’Otan et les Nations unies ont exhorté dimanche la Russie à revenir sur sa décision de se retirer de l’accord sur les exportations de céréales à partir des ports ukrainiens de la mer Noire, qui risque selon elles d’aggraver la crise alimentaire mondiale.
Dénonçant des attaques visant des bâtiments de sa marine en Crimée, un « faux prétexte » selon l’Ukraine, la Russie a informé samedi les Nations unies qu’elle suspendait sa participation à l’accord céréalier conclu en juillet dernier à Istanbul entre Kyiv et Moscou, sous l’égide de l’Onu et de la Turquie, afin de prévenir un risque de famine à grande échelle et freiner l’envolée du prix des produits alimentaires.
Dans un communiqué, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a déclaré être en contact avec les parties russe et ukrainienne pour tenter de relancer l’accord. Il a demandé à chacune des parties d’éviter toute provocation.
« L’inspection des navires chargés de céréales en attente devant le détroit du Bosphore va se poursuivre aujourd’hui et demain (lundi) », a-t-il ajouté.
L’Union européenne, l’Alliance atlantique et les Nations unies ont exhorté Moscou à revenir sur sa décision, qui « met en péril la principale voie d’exportation de céréales et d’engrais indispensables pour faire face à la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre contre l’Ukraine », selon les termes duHaut Représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est « profondément préoccupé » par l’avenir de l’accord et a reporté d’une journée un déplacement à Alger pour le sommet de la Ligue arabe, afin de se consacrer à la question, a déclaré dimanche le porte-parole de l’Onu Stephane Dujarric.
Antonio Guterres multiplie les contacts pour tenter de persuader la Russie de renoncer à suspendre l’accord, a ajouté Stephane Dujarric.
« Le président (Vladimir) Poutine doit cesser d’utiliser l’alimentation comme une arme », a déclaré pour sa part la porte-parole de l’Otan Oana Lungescu. « Nous appelons la Russie à reconsidérer sa décision et à renouveler l’accord. »
Dès samedi, le président américain Joe Biden avait dénoncé une décision « scandaleuse » de la Russie susceptible d’accentuer les risques de famine dans le monde. L’ambassadeur de Russie à Washington, Anatoli Antonov, a rétorqué dimanche en qualifiant à son tour de « scandaleuse » la réaction des Etats-Unis.
Moscou a justifié son retrait en dénonçant des attaques de drones menées samedi matin par l’Ukraine avec l’appui d’experts militaires britanniques contre des navires basés à Sébastopol, en Crimée, qui participent à la sécurisation du transport des céréales. Les attaques ont été repoussées, affirme la Russie qui dit cependant ne plus être en mesure de garantir la sécurité des cargaisons.
JEUX DE LA FAIM
Le Royaume-Uni a rejeté en bloc les accusations russes, également jugées « sans fondement » à Paris par le Quai d’Orsay, qui a dénoncé dimanche une « nouvelle illustration patente de la stratégie russe visant à travestir la réalité ».
Pour le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitro Kouleba, la décision russe était « planifiée depuis longtemps ». « La Russie a pris la décision de reprendre ses jeux de la faim et essaie maintenant de la justifier », a-t-il dit sur Twitter.
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a réclamé une action forte des Nations unies et du G20.
L’accord sur les céréales, signé le 22 juillet dernier, a été conclu pour une durée de 120 jours et doit expirer le 19 novembre. Il a permis l’exportation de 9 millions de tonnes de céréales en levant partiellement le blocus des ports ukrainiens en vigueur depuis l’invasion russe en février dernier.
Mais la Russie a critiqué à maintes reprises la mise en oeuvre de l’accord, que les Nations unies ont appelé à renouveler. L’Ukraine accuse Moscou d’avoir empêché près de 200 cargos de charger des céréales.
Au moment de la signature de l’accord, le Programme alimentaire mondial de l’Onu évaluait à environ 47 millions le nombre de personnes dans le monde souffrant de « famine aiguë », l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février ayant accentué les pénuries en bloquant les livraisons et provoqué une envolée des prix alimentaires.
L’accord d’Istanbul a permis la mise en place d’un couloir humanitaire, d’un « cessez-le-feu de fait » selon un responsable, permettant aux navires céréaliers de naviguer au départ ou à destination d’Odessa et de deux autres ports ukrainiens.
La Russie a informé samedi les Nations unies qu’elle suspendait l’application de l’accord pour une période indéterminée.
(Avec les bureaux de Reuters, rédigé par William Mallard, Guy Faulconbridge et Tomasz Janowski, version française Jean-Stéphane Brosse)
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