Trump joue la désescalade après les tirs de missiles iraniens qui n’ont pas fait de victime
Le président américain Donald Trump a assuré mercredi que les tirs de missiles iraniens sur des bases américaines en Irak n’avaient fait aucune victime, envoyant des signaux de désescalade tout en menaçant Téhéran de nouvelles sanctions.
« Aucun Américain n’a été blessé dans l’attaque lancée la nuit dernière par le régime iranien. Nous ne déplorons aucune victime », a-t-il dit dans un discours télévisé prononcé à la Maison Blanche.
M. Trump a également souligné que l’Iran « semble reculer », une décision qu’il a qualifiée de « bonne chose » pour toutes les parties concernées.
Mais il a ensuite annoncé que son pays allait « immédiatement imposer de nouvelles sanctions économiques punitives » visant le régime iranien. « Ces fortes sanctions resteront en vigueur jusqu’à ce que l’Iran change de comportement », a indiqué le président américain.
Les tensions entre Washington et Téhéran ont augmenté depuis que le général Qassem Soleimani, commandant de la Force Al-Qods, une unité d’élite du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), a été tué le 3 janvier près de l’aéroport international de Bagdad par des drones américains. L’Iran a réagi en tirant mardi soir plusieurs missiles sol-sol sur des bases irakiennes abritant des troupes américaines.
A la suite de cet épisode, les dirigeants à Téhéran et à Washington ont semblé avoir tenté de se transmettre des messages de désescalade via les médias sociaux.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a ainsi tweeté que son pays avait pris des mesures de légitime défense proportionnées en vertu de l’article 51 de la Charte des Nations Unies, ajoutant que l’Iran ne cherchait pas d’escalade des tensions.
Donald Trump a lui-même fait allusion à une coopération potentielle avec Téhéran. « La destruction de l’Etat islamique est bonne pour l’Iran et nous devrions travailler ensemble là-dessus et sur d’autres priorités communes », a-t-il dit en concluant son discours télévisé.
Si les dirigeants des deux pays semblent donc vouloir minimiser ces tensions, des experts avertissent cependant que les risques persistent.
Avery Goldstein, professeur de relations internationales à l’Université de Pennsylvanie, estime ainsi que la situation est toujours « fluide et non résolue ».
« Ce serait tentant d’espérer que les deux parties puissent désormais clamer victoire et rentrer chez elles. Pourtant, il est peu probable que nous ayons vu la pleine mesure des représailles de l’Iran pour le meurtre de M. Soleimani », a tweeté Richard Fontaine, patron du Centre pour une nouvelle sécurité américaine (CNAS), un groupe de réflexion basé à Washington.
« La phase la plus aiguë est peut-être passée, mais la crise continue », a-t-il conclu.